2005 Ouzbekistan
ACCUEIL Remonter ARTICHO BEAUX AVIONS POISSONS MHLOZI PECANWOOD NOS OISEAUX SIEGES MES FAVORIS

 

Carte Ouzbekistan
Glossaire Ouzbek
Programme
En pratique
Bibliographie
Recettes
Liens Ouzbeks
Galerie ouzbeke
Galerie Etapp

 

    Click for Samarkand, Uzbekistan Forecast  

Sur les Routes Caravanières de l’Ouzbékistan

- A Maurice de l’outre forêt, absent excusé, pour qui j’avais de longue date préparé ce voyage - GG.

 

« Partir en soi c’est beau, la destination compte peu

C’est beau d’aller vers l’inconnu

Par des chemins encore jamais parcourus. »

    Cavidan TUMERKAN, voyage, in Anthologie…, op. cit.

Notre circuit du 15 au 25 Octobre 2005

Sur la route de la soie, à la conjonction des flux historiques entre la Chine lointaine et l’Occident se trouve notre but, l’Ouzbékistan. Ce pays presque aussi grand que la France n’est qu’à sept heures de vol de Paris. Récemment, après avoir fait partie de l’Empire Russe, il fut l’un des pays d’Asie Centrale de l’Union Soviétique de 1920 jusqu’à son indépendance le 5 septembre 1991. Il en garde nombre d’attributs jusqu’à l’usage de l’alphabet cyrillique, qui devrait cesser en 2010.

La visite du pays s’articule autour des vestiges laissés par un grand nombre d’envahisseurs rarement amicaux, mais bien plus souvent terrifiants. Parmi les plus célèbres, retenons l’épopée d’Alexandre le Grand, la conquête arabe avec l’introduction de l’Islam, suivie progressivement par celle des Perses en attendant l’arrivée fracassante des Mongols menés par Gengis Khan.

La véritable vedette locale est sans conteste son lointain successeur Tamerlan qui passa sa vie en permanentes conquêtes militaires sans jamais oublier son joyau, Samarcande où il est aujourd’hui largement célébré.

Sa descendance assistera progressivement à la perte d’influence de la région suite à l’ouverture des grandes voies maritimes entre Chine et Europe mettant à mal les ancestrales routes de la soie. Les Russes puis les Soviétiques ajouteront à ce flux jusqu’à l’indépendance.

 

J1. RENDEZ-VOUS A TACHKENT – 15/10/2005 (samedi)

C’est au cœur de ces terres inconnues qu’Olga, notre guide, nous attendait. « çà-va, çà-va ? »

En deux vagues successives de Paris le matin (vol HY252 Uzbekistan Airways de CDG), puis de Francfort le soir (vol HY232) notre groupe de 27 passagers se reconstitue pour notre plus grande satisfaction.

Notre président fera défaut à chacun et nous l’évoquerons chaque jour en souhaitant le voir parmi nous l’an prochain en Chine. Ne serait-ce qu’égoïstement pour ne pas avoir à rédiger moi-même ce compte rendu, alors qu’il le fait avec tant d’humour et talent !

Première nuit donc à Tachkent

Tachkent Palace 5*

 

J2. TACHKENT – OURGENTCH/KHIVA – 16/10/05 (dimanche)

Les 3 heures de décalage horaire seront vite absorbées et déjà les premières visites nous emmènent à travers cette capitale de 2.4 millions d’habitants, première ville d’Asie Centrale.

Après le charmant musée des arts appliqués de Tachkent, un déjeuner au restaurant « Tbilisi » nous prendrons le temps de flâner sur «Little Broadway » et dans le square d’Amir Temour, véritable nom de Tamerlan, trônant fièrement sur son destrier. Il sera bien tôt l’heure de nous rendre à l’aéroport national pour un vol de deux heures à destination d’Urgentch, à l’ouest du pays. De là nous rejoindrons Khiva et notre gîte qui est une ancienne médersa aux cellules étudiantes réaménagées en chambres rustiques pour visiteurs en quête d’authentique.

Bienvenus dans l’envoûtante Khiva, ville ancienne magnifiquement reconstruite dans l’écrin de ses fortifications pentues qui la protègent du désert et des envahisseurs. Joyau hérissé de Mosquées, Médersas et autres Mausolées en camaïeu de bleu.

Dîner à la Médersa d’en face et nuit à « l’Hôtel Médersa»

 

J3. KHIVA – 17/10/2005 (lundi)

Journée entièrement dédiée à la visite de la vieille ville (Itchan-Kala). Certains diront que c’est presque trop bien refait et qu’on se croirait à Hollywood. Ne boudons pas notre plaisir et considérons que ce qui nous est donné à visiter est remarquable, de bon goût et propret, certes un peu vide d’habitant lorsqu’on compare aux kasbahs grouillantes d’Afrique du nord ou du proche orient. Profitons bien de la visite qui commence car j’en vois déjà qui s’égarent, se parent d’étranges couvres chef… Pourvu qu’ils ne tournent pas Kazakhe ! (On est près de la frontière)

C’est ici, (un peu d’histoire) au sein de la région du Khorezm que les invasions sanglantes de Gengis Khan ont détruit cette cité étape de la route de la soie. A peine relevée de ses ruines, un siècle et demi plus tard Tamerlan la conquiert et en détruisant sa voisine Kounia-Ourgentch (dans l’actuel Turkménistan) favorise son développement comme plaque tournante des échanges entre la Russie et les oasis d’Asie centrale. C’est le début d’une longue période de prospérité pour Khiva, promue au rang de capitale du Khanat jusqu’en 1740. Par la suite les Perses, le choléra, les Russes, les Soviétiques vinrent animer son histoire… Mais les reconstructions ont repris sous l’impulsion soviétique en 1967, puis de l’Unesco en 1990.

Les images parlent d’elles-mêmes :

porte d'Itchan-Kala Hôtel Médersa     Remparts d'Itchan-Kala
Mariages Tour Kalta Minor Kouria Ark Medersa Muhamad Rakhim Khan Minaret  Islam-Khodja
remparts d'Itchan-Kala     Grande mosquée Djouma Masjid Oops !

Mausolée du cheik Sayid Alaouddine (1303)

Mausolée de Pakhlavan-Makhmoud (1810-1825)

Palais d’Alla-Khaouli plus connu comme "Palais de pierre" ou Palais Tach-Khouli du XIXe,

La résidence des khans de Khiva (1838)

La tour Ak-Cheikh-Bobo

Médersa Mouhammed Rakkim Khan (1871),

La grande mosquée du vendredi Djouma

Déjeuner chez l’habitant (chez Zaynab)

Dîner et nuit à l’Hôtel Médersa

 

J4. KHIVA – BOUKHARA – 18/10/2005 (mardi)

La route traverse le désert de Kizil Koum sur 450 km. On longe parfois les larges méandres de l’Amou Daria, fleuve frontière du TURKMENISTAN plus au sud et véritable fleuve nourricier de ce pays de steppes au dur climat continental. Ce fleuve devrait finir sa course en mer d’Aral, mais s’épuise aujourd’hui bien avant. Ceci est une autre histoire !

Soudain les ruines relevées d’un ancestral caravansérail et son point d’eau intarissable rythment d’une étape la lancinante méharée ondulant sur la route de la soie… j’hallucine, la soif, sans doute…! Au fond du bus le bar est toujours ouvert, ouf !

Divine surprise, nous faisons halte dans un restaurant routier bien typique, avec ses brochettes savoureuses, sa vodka et son ambiance « bout du monde ».

Boukhara la mystérieuse n’est plus très loin, il suffit de compter les relais hertziens placés tous les 50 km pour savoir que 170km nous restent à parcourir.

Cette ville nonchalante et d’une extrême richesse architecturale nous séduit bien vite. Ses cinq coupoles de marchands jalonnent les étapes incontournables d’un jeu de piste oriental. Ce circuit nous mène aisément de notre charmant hôtel situé à deux pas de l’ensemble Liab-i-Khaouz, organisé autour de son bassin (Khaouz) ombragé cerné de médersas splendides aux façades vernissées, jusqu’au point d’orgue que représente le Poi Kalon, en passant par les deux médersas se faisant face, celle d’Oulough Begh (successeur de Tamerlan) et celle d’Abdul Aziz Khan. Mais ne grillons pas les étapes…

Liab-i-Khaouz et sa médersa Koukeldache Mosquée Bolo Khaouz (XVIs) les dominos claquent Fronton Médersa Nadir Divan Beghi Nasreddine et l'usurier

Près du Khaouz les vieux jouent aux dominos, assis sur un Sofa (sorte d’estrade de bois à tout faire. Son plancher est à 60cm du sol, entouré d’une  petite balustre pouvant faire dossier. On y mange, dort, joue… bien tranquille à l’ombre) sous le regard rieur de Nasreddine* et de son âne qui évoquent gracieusement une histoire.  

« Un homme se noie, ne sachant nager. Les efforts  des uns et des autres ne parviennent à le ramener à la berge. Nasreddine se souvient de la cupidité du naufragé, usurier de son état. D’une pièce d’or entre les doigts, il arrive à l’attirer progressivement au bord et voilà notre homme sauvé par sa cupidité »

*Les contes de Nasreddine Hodja sont extrêmement populaires dans toutes les cultures orientales et arabes.

Pour en savoir plus sur ces histoires  http://ahama.9online.fr/histoires.htm

Au soir de cette belle journée un apéro avec sérénade sous les balcons enchantera la célébration de l’anniversaire de Christiane. Les chœurs d’Etapp en tournée internationale, lui ont interprété une succession polyglotte et polyphonique de compliments chantés.

Restaurant du Lyabi House cour des concerts officiels quelques hôtes de marque et d'autres encore !

Dîner et nuit à l’Hôtel Lyabi House3*

 

J5. BOUKHARA – 19/10/2005 (mercredi)

Journée consacrée aux visites de ce fabuleux centre historique avec déjeuner dans un splendide ancien hammam.

Le point de chute est le célèbre ensemble Poi Kalon, sa Médersa, sa mosquée et son minaret (coupe jarret).

Poi Kalon Poi Kalon Poi Kalon Poi Kalon du minaret
Poi Kalon Medersa Oulough Begh Medersa Oulough Begh Mausolée Ismail Samani
  Hamman avant Hammam pendant Hammam après

Mais pour y parvenir, le circuit que nous empruntons nous donne à émerveillement devant le couple de médersa face à face constitué de la médersa Oulough Begh (XV s) et de celle d'Abdoulaziz Kahn (XVII s). A passage nous admirons le Mausolée des Samanides dit "Perle de l'Orient" construit au IX s par Ismail SAmani pour son père Akhmad. C'est le plus ancien d'Asie Centrale.

Hélas les premiers symptômes se manifestent dans notre groupe et ce sera le début d’une hécatombe ayant peine à trouver son épilogue huit jours après notre retour. Plagiant les Animaux Malades de la Peste, on peut reprendre la formule : « Tous n’en moururent pas, mais tous en furent atteints ». Ce mal évoqué avec délicatesse (mais quelque célérité portant), se nomme « Schnell Catherine » en Outre Forêt et se trouve ailleurs plus pudiquement dissimulé derrière un peu de scientisme poétique du genre : « tourista vulgaris». Nous nous sommes compris ! Notons que les règles élémentaires de prophylaxie ne suffirent aucunement et les plus rebelles durent finalement se résoudre à participer au déboisement d’un pays pourtant faible en ressources sylvestres ! Remarque : une enquête bien menée sur le vol du retour devait confirmer qu’il ne s’agissait aucunement d’ostracisme à l’encontre d’Etapp Med. Les autres groupes ont largement cotisé, soyez rassurés !

Pour en revenir à l’essence de notre propos, signalons l’envoûtement que produit cette ville certes un peu reconstruite. Les ravages successifs des envahisseurs historiques et les différentes secousses sismiques ont bien contribué à sa reconstruction, mais le style et l’authenticité ont été préservés avec délicatesse.

Fortification de la citadelle Ark Iwan du palais Ark Entrée de la citadelle

La forteresse Ark des Emirs de Boukhara est somptueuse. Les fouilles montrent que l’édifice actuel n’est que la partie émergée de 2500 ans de démolitions et reconstructions successives lui donnant cette « altitude ». De sa terrasse, la ville environnante est un enchantement. Imaginez les minarets et les coupoles bleues vernies qui vous entourent dans une savante anarchie et regardez le ciel de la même facture, vous entendrez peut-être l’écho de ses anciens :

« Goutte d’eau qui tombe et se perd dans la mer,

Grain de poussière qui se fond dans la terre.

Que signifie notre passage en ce monde ?

Un vil insecte a paru, puis disparu. »

                                                        (Omar Kayyam)

Dîner concert en début de soirée dans la cour intérieure de la Mesersa Nodyr Divan Beghi.

Nuit à l’Hôtel Lyabi House3*

 

J6. BOUKHARA – 20/10/2005 (jeudi)

Après une agréable matinée libre nous prenons notre déjeuner à l’hôtel avant de découvrir Sitoraï-Mokhi-Khoss, l’ancienne résidence secondaire des derniers émirs de Boukhara à 4 km hors de la ville. Cet ensemble à la façon « Petit Trianon avec ses kachelhoff » un peu kitsch est touchant. Au retour nous serons amusés par la forme d’un des plus récent monument de la ville, le Tchor Minor (les quatre minarets) qui nous fut malicieusement présenté comme un « éléphant sur le dos ». Attention à la trompe Mesdames, Messieurs !

Le soir venu nous fûmes conviés à un dîner concert de musique de chambre emmené lestement par quatre jeunes femmes douées. Le cadre prestigieux de la Medersa Modarikhan était le lieu rêvé pour célébrer dignement l’anniversaire de ma douce et tendre épouse préférée... Délicieuse soirée.

Nuit à l’Hôtel Lyabi House3*

 

J7. BOUKHARA/SAMARCANDE – 21/10/2005 (vendredi)

La caravane s’ébranle à nouveau vers l’est. Objectif : Samarcande (300km). Aux deux tiers du parcours notre chauffeur se mue en mécanicien puis en desperados. Tous ses efforts et ses connaissances de diéséliste ne sauront venir à bout de la panne. Notre patience est d’autant plus flegmatique que dès la panne enregistrée, notre super Olga avait déclencher le plan B (oui il existe en Ouzbékistan !) et un bus de secours s’élançait déjà du siège fort judicieusement situé à Samarcande.

Tout est bien vite transféré dans notre nouveau carrosse et nous arrivons à l’hôtel pour un déjeuner tardif, accueillis personnellement par Oxana, directrice des opération de l’agence locale qui remettra un dahlia à chacune de nos dames. Charmante attention. Nous en profitons pour réclamer en chœur « Oxana, des brochettes ! Oxana, des brochettes ! Oxana, des brochettes ! ». Il faut dire qu’on avait un peu répété dans le bus et déjà pris l’apéro pour lutter contre la déshydratation et les crobes !

Le reste de l’après midi sera dévolu à la proche visite du Mausolée de la célébrité Ouzbèque*, j’ai nommé ….. Tamerlan, oui y-en-a qui suivent ! Gour Emir, est une splendeur absolue. Ce Mausolée du XVe s. abrite les tombeaux de Tamerlan et de sa descendante.

Ensuite nous visitons l’observatoire d’Ouloug Begh, descendant de Tamerlan, fin scientifique et brillant astronome.

Dîner au restaurant « Orient Star », propriété de Orient Voyages où travaille Oxana et Olga, vous suivez ? Parfait. Nous y avons célébré l’anniversaire d’Antoinette sous les hourras du groupe enivré par les vins capiteusement madérisé du pays.

Nuit à l’Hôtel «  President Palace » 4*.

* J’entends Olga protester contre le mauvais usage d’un adjectif en lieu et place d’un nom. En effet les Ouzbékistanais parlent Ouzbek, mais avouez que la forme est particulièrement lourde. Alors Olga me pardonnera, j'espère !

 

J8. SAMARCANDE – 22/10/2005 (samedi)

 

Et maintenant, promène ton

Regard sur Samarcande ! N’est-elle

Pas la reine de la Terre ? Fière, au-

Dessus des toutes les villes, et dans

Ses mains leurs destinées ?

Edgard Allan POE (1809-1849)

 

Cette ville ressemble un peu à Boukhara par ses monuments, mais en plus actif et plus moderne. Ceci ne nuit aucunement et comme chacun, nous tomberons sous le charme de la place du Registan, véritable carte postale, décor irréel d’un orient raffiné.

Imaginez cette immense place occupée de trois médersas en U, toutes habillées de frontons bleus vernissés et de dômes lustrés. La plus ancienne, celle d’Ouloug Begh (précédemment nommé à Boukhara, XIVe. s) fait face à celle de Chir Dor et se trouve flanquée à sa gauche (nord de la place) de la Médersa Tilla Kari. Ces deux dernières ne sont que du XVIe. s. Une pure merveille. ( sur la photo de groupe, à gauche Oloug Begh, au fond Tilla Kari, à droite Chir Dor)

Registan Medersa Ouloug Begh Medersa Tilla Kari Medersa Tilla Kari Medersa Chir Dor

Derrière cette place, se trouve la Mosquée de Bibi Khanum (première femme parachutiste… non c’est une sottise de potache ! ne les croyez pas !). Plus sérieusement, un bel édifice à vaste coupole bleue à la gloire de l’épouse préférée de Tamerlan. Celle-ci était fille de l’Empereur de Chine.

 

Le clou du spectacle contemporain va indiscutablement à la visite du grand marché voisin (bazar). Cet endroit de vie est un régal pour les yeux. Sa population est aimable et curieuse de nous découvrir à chaque échange futile. Le sourire est de mise et la pose vite prise pour un cliché immortalisant la rencontre. Un vrai plaisir simple et sincère.

Les produits aussi nous surprennent avec les fameux moutons de Guissard à grosse poche de graisse en lieu et place de la queue, les gros poissons d’eau douce de la famille des Silures, les flacons d’huile de coton, les fruits comme les kakis et les légumes proposés déjà finement ciselés extemporanément par des mains expertes. Et toujours le sourire vite obtenu en échange d’une marque d’intérêt. Sourire doré comme il se doit. Les dentistes et leurs marchands de métaux précieux ont presque 30 millions de clients fanatiques sous le coude !

Chachliks petits fourrés légumes ciselés une affaire ! la fièvre de l'or !

Après déjeuner nous avons découvert les salles du musée du site archéologique d’Afrosiab et la nécropole de Chahki-Zinda et ses 11 mausolées du XI au XIXe s. en cours de restauration.

Dîner traditionnel dans une jolie demeure Ouzbèk (chez Maburo) située dans une partie résidentielle de la ville où d’immenses treilles de vigne recouvrent la rue d’un trottoir à d’autre, ce qui est une caractéristique de toutes les maisons ouzbèks. Usuellement devant la porte, au soleil, une charpente tutrice de cette treille prend la place d’une immense marquise s’appuyant sur la maison. De l’ombre, de la fraîcheur et des fruits sucrés !

Nuit à l’Hôtel «  President Palace » 4*.

 

J9. SAMARCANDE / CHAKHRISABZ / SAMARCANDE - 23/10/2005 (dimanche)

Journée d’excursion dans la ville natale de Tamerlan sise au sud de Samarcande, derrière une chaîne montagneuse que nous contournerons par le sud ouest. La route et/ou la piste parfois sont assez rectilignes et le paysage de steppe abrite de grands troupeaux de moutons, petites vaches et autres grandes chèvres. A mi parcours on retrouve les champs de coton et leurs travailleuses (que fait donc Arlette ?) aux vêtements flamboyants.

         

Le cœur de la ville est organisé autour d’une grande esplanade ornée de la statue monumentale d’Amir Temour se terminant par les ruines imposantes de son Palais Ak-Sarai. 

   

Après un déjeuner sur l’esplanade au restaurant «  Shakrizabz Orient Star », nous avons eu droit à un tour de marché délicieux où les rencontres éphémères et souriantes nous ont ravi.

La route du retour fut aussi monotone qu’à l’aller avec un peu de gouttes de pluie et un ciel bas assez triste. Ces rares gouttes de pluie annoncent les ondées de la nuit, tant attendue par la population. Comme en France, la saison automnale a du mal à venir et la température reste très élevée. La sécheresse est totale. Le changement sera brutal, autre caractéristique du climat continental.

Les lumières de Samarcande nous accueillent ainsi que notre dîner au restaurant Astoria,

Nuit à l’Hôtel «  President Palace » 4*.

 

J10. SAMARCANDE – TACHKENT – 24/10/2005 (lundi)

Après une matinée libre et un déjeuner à l’hôtel, nous prenons la route de la capitale (350km).

La traversée des gorges au nord de Samarcande évoque la vallée de la Durance avec ses roches, ses vergers et marchands de pommes alignés au bord de la route. Bientôt le décor change et la région de Syr Darya plus plate et à nouveau plantée de coton nous mène vers la frontière Kazakhe juste au nord.

Hélas, celle-ci est fermée depuis longtemps. Les relations de voisinage sont telles qu’un détour important est aujourd’hui obligatoire. Plus question de couper tout droit à travers l’enclave de Jetisai, au sud du réservoir de Chardara.

C’est ainsi l’occasion de voir autre chose ; un habitat de style différent apporté par les « déplacés » historiques arrivant là de divers coins de feu l’empire soviétique. Attention, on traverse le pont stratégique sur le Syr Daria. Il est à la fois pont routier et pont de chemin de fer. Pas de photo. Arrêt interdit sous peine de tire à vue… On ne plaisante pas !

La région devient de plus en plus industrielle. Des cours envahies de montagnes de coton  rappellent le rôle premier de cette plante aux trois récoltes annuelles dans l’économie agricole du pays, même si on y a réduit sa surface d’exploitation de 40% depuis l’indépendance. Ce coton est de médiocre qualité (4-5- 6 sur les 7 qualités existantes) et ne peut satisfaire aux attentes du marché mondial qui recherche la qualité.

Heureusement il y a le gaz naturel comme source de devises à l’exportation et du pétrole en moindre quantité, mais suffisant pour les besoins internes.

L’accueil à l’hôtel est absolument royal, verre de bienvenue, canapés, vodka et le clou ; du champagne, (enfin ce que j’en ai vu d’assez loin !). La qualité du service avait été critiquée à l’aller et nous avions tenté de changer d’établissement au retour. Résultat probant, bravo !

Dîner d’adieu avec concert folklorique chez l’habitant (chez Gulmana).

Nuit à l’Hôtel « Tachkent Palace » 5*.

 

J11. TACHKENT - FRANCFORT ou PARIS – 25/10/2005 (mardi)

Petite matinée libre que certains mettent à profit pour visiter le « Goum » d’à côté, véritable monument de la distribution planifiée où on trouve de tout (je n’ai pas dit tout ce qu’on veut). Le personnel pléthorique s’ennuie un peu,  papote et casse-croûte. Un rien pour leur apporter un peu de distraction sera considéré comme une récréation. Nous avons ainsi fait des séances d’essayage cocasses et elles en redemandaient, nos amies ouzbèkistanaises* (pour Olga) ! Hilarité sincère garantie.

Hélas tout a une fin et après déjeuner nous fumes conduits à l’aéroport pour regagner nos pénates !

Olga de Samarcande nous déclama une dernière fois encore quelques vers choisis, dit son émotion de quitter un groupe aussi attachant. J’en fis de même avec elle et les chauffeurs avant de nous quitter l’œil humide, en nous souhaitant le meilleur pour demain.  

Une page est tournée, mais nos mémoires sont clairement imprimées des charmes d’un circuit découverte, conduit avec maestria comme sur un tapis volant dans des palais orientaux, en entendant déclamer les poètes comme Omar Kayyam et les mélopées du fond des âges servies par des instruments authentiques.

Adieu médersas, mosquées, caravansérails et mausolées d’azur. Adieu Route de la soie, Alexandre le Grand, Marco Polo, Gengis Khan, Tamerlan, Ouloug Begh ! 

Bonjour charmant peuple ouzbek qu’Etapp modestement rencontra !

Je veux remercier encore tous les amis du groupe qui ont si agréablement participé à ce merveilleux voyage, les anciens (22) et les nouveaux (5). Merci à Gérard M., berger Franc-Comtois qui compta et recompta ses petits Alsaciens… Tous ont contribué à la réussite de ce qui restera pour chacun une tranche de vie exceptionnelle, sachant qu’aucune histoire ne se répète et que la complexe alchimie des situations et des gens rend à jamais illusoire l’hypothèse de revivre une période heureuse à l’identique.

Merci donc à chacun pour sa contribution à ce «  Chef d’Oeuvre » virtuel, éphémère et unique.


Gérard Schwinte

 

« Demeure seul, ou alors, si tu choisis l’amitié,

Accepte l’ami tel qu’il est. »

                        (Bachar IBN BURD  + 783)