1999  Nepal
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NAMASTE

c'est par ce mot de bienvenue que tout commence dès l'arrivée à Katmandou.

La lumière locale, la dévotion tolérante des népalais et l'omniprésence de l'Himalaya en toile de fond achèvent la séduction initiale.

 à SHIAM, notre guide.

 

«  ...  aucun apprentissage n’évite le voyage,  apprendre lance l’errance. »

Michel SERRES    ( Le tiers instinct )

 

                                                                                    ETAPP au NEPAL 1999

 

Tout voyage au Népal est le résultat d’un coup de foudre. On dirait que ce petit pays coincé entre deux géants, la Chine et l’Inde, a le don de susciter des sentiments passionnés. Ce royaume participe de deux mondes différents : mongol et indo-européen, bouddhique et hindou s’y rencontrent et s’y mêlent.

Le Népal n’est pas seulement le pays qui à la plus forte densité de temples, pagodes, pagodons, le Népal est un temple. Pour autel il a l’Himalaya aux cimes blanches, pour nef les plaines et les vallées où se concentrent, vivent et communient les fidèles.

«  Le Népal... une terre aux pentes herbeuses avec des fleurs aux mille couleurs, des clairières où dansent des arbres gracieux qui résonnent des chants d’oiseaux, où chaque jour brille un fragile arc-en-ciel... C’est dans un lieu solitaire comme celui-là que moi MILAREPA le yogi,  je me réjouis. »

                                  (MILAREPA - Buddhist texts -)

 

Le Népal... «  rien que du vide et du vent, une touffe de chardons bleus, des marques de pas. Rien que du soleil sur les crêtes et les ombres qui s’allongent entre les rochers. Rien que ce rien qui n’est pas moins que tout. »

                                  (  André VELTER - Le haut Pays - )

Mais le Népal n’est pas que poésie et ce proverbe népalais est là pour le rappeler : « L’homme n’est pas fait pour le confort, comme la chèvre n’est pas conçue pour vivre dans la plaine »

On se rend au Népal pour diverses raisons.

Pour contempler ses huit sommets de plus de 8000 m, toit du monde d’une saisissante beauté, d’une sereine majesté et d’une grandeur farouche.

Pour remonter aux sources de la civilisation bouddhiste vécue par ces montagnards dans la ferveur avec une gentillesse souriante, tolérance et patience.

Pour admirer entre ciel et rocs des paysages lunaires, des vallées verdoyantes et des rizières en terrasses.

Pour la culture et les trésors d’art religieux toujours en place dans les temples où ils ont été conçus.

 

J1    PARIS    DACCA        7920 km                     30/10/99

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C’est avec une joie non dissimulée et non sans une certaine émotion que notre sympathique  ( n’ayons pas peur des mots ! )  groupe se retrouve au carré des voyageurs à Orly-Sud pour entamer cet antépénultième périple.

Avec l’inévitable retard nous quittons notre sol natal pour les uns  ou terre d’adoption pour les Bretons,  à bord d’un DC 10 rescapé de la guerre de Corée.

A bord nous nous rendons vite compte que Bangladesh c’est la... dèche. ( un peu facile celle-là je le confesse volontiers. )

Malgré tout, nuit sans incident. Je préviens néanmoins les parents d’Anne-Cécile que celle-ci a découché !

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J2      DACCA     KATHMANDU         675 KM         31/11/1999

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Lorsque l’avion aborde le territoire népalais comme tous les voyageurs notre première réaction est de chercher à travers les hublots les cimes blanches du grand Himalaya. Mais nous ne voyons rien car au Népal les dieux sont jaloux  et se réservent certaines montagnes comme un mari se réserve son épouse ou un père protège sa fille.

En arrivant au-dessus du Népal  cette vieille terre capricieuse s’ouvre, se fond, se cabosse, fait le gros dos.

Nous arrivons à Katmandu en l’an de grâce  2056. Ceci n’est pas seulement dû au retard de la Biman mais aussi au fait que les Népalais ont changé d’année le 13 avril dernier.

Ici ce n’est pas un aéroport, ça n’est pas non plus un aérodrome, ni un champ d’aviation. Non c’est quelque chose d’autre, quelque chose de bizarre, quelque chose de tout à fait à part; un endroit où l’on arrive et d’où l’on part.

Nous avons juste le temps de faire connaissance  avec SHYAM ( prononcer Siam ) notre guide, petit par la taille mais grand par le verbe, avant de prendre nos quartiers à l’hôtel.

Le repas est rapidement expédié en raison de la demi-finale de la coupe du monde de rugby:

                  NOUVELLE - ZELANDE      -     FRANCE    :  31 - 43

We are the Champions!!!  ( enfin presque )

Un ex- rugbyman du Val de Villé en a défoncé sa literie d’enthousiasme.

                                           Nuit à l’hôtel HIMALAYA

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J3        KATHMANDU                              2/11//1999

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Nous voici donc à Katmandu où dans les années 70 tant de jeunes occidentaux ont cherché l’absolu dans le mysticisme oriental, les « chemins »,  chers à Barjavel et les paradis artificiels. Elle incarnait le rêve d’évasions et la dernière étape du Voyage.

Pour nous qui sommes un peu moins jeunes Katmandu est un mot mythique, une volée de cloches de bronze douce et grave, dont le prodigieux écho retentit parmi les montagnes. Echo tintant, s’attachant, résonnant, se répercutant d’une pente à l’autre...

L’Himalaya on le sent proche, sans le voir. A peine quelques pics au lointain.

Au commencement Dieu créa le ciel, la terre et la colline de SWAHAMBUTHNATH objet de notre première sortie. IL creusa un sentier au milieu des arbres et des ronces, le fit grimper au sommet de la colline où IL posa une précieuse sucrerie barbouillée de blanc et d’or, empanachée de drapeaux claquant au vent sur des hampes de cordes: le stupa arrimé là tout flamboyant d’oriflammes comme un bâteau immobile.

En levant les yeux on voit cet énorme dôme blanc, surmonté d’un arbre doré pareil à un visage où deux grands yeux peints aux sourcils  en forme d’ailes vous observent.

La conscience unique qui voit tout, qui embrasse tout, étend la protection de son regard sur les hommes, les bêtes et les dieux  dans la vallée de Katmandu.

 La colline est tapissée d’une herbe rare que broutillent des chèvres et des vaches entre les autels de bouddha à l’ombre d’arbres tutélaires.

Au pied de la montée se dressent deux grands bouddhas aux visages empreints d’extase, signe du parfait équilibre intérieur.

Il règne sur ses pentes une profonde béatitude qui exclut toutes les banalités. De part et d’autre des degrés qui gravissent la colline des divinités hindoues à têtes d’éléphant ou d’oiseaux peints et fleuris se mêlent à des saints bouddhiques à l’air méditatif sans souci de la différence de dogme. Ganesh à la trompe réduite à néant à force de caresses rappelle le pied de Saint Pierre détruit par les baisers des dévots.

Et partout sur des statues des dieux, dans les arbres, sur les marches, se grattant, recueillant leurs puces, grimpant, se balançant aux branches, mangeant,  dévisageant les visiteurs grouillent les singes.

SWAYAMBUTNATH est un de ces lieux où l’esprit souffle depuis toujours. Les pierres suintent des émotions accumulées pendant des siècles. On se met à rêver au son des conques dans le parfum des lampes à huile. Les drapeaux de prières claquent joyeusement, un enfant rit, un autre chante. En ce sanctuaire privilégié les cultes ne se succèdent pas, ils se superposent. Sous la statue de l’Eveillé  les moines en bure aubergine psalmodient la prière, un bourdonnement monotone entrecoupé  d’appels des hautbois, de coups de tambours et de mugissements de trompes.

On ne peut pas faire trois pas sans être sous le regard d’un dieu, d’une divinité qui peut prendre l’aspect d’un modeste lingam au milieu de la chaussée.

De cette première promenade  on garde un souvenir si nébuleux  et impérissable à la fois que la vision précise des choses nous échappe, oublié le nombre d’étages des maisons  et la couleur des toits, emporté dans un flot de sensations  confuses purement physiques, de souvenirs imprégnés de l’odeur de l’encens  et de l’huile rance.

Pas le temps de faire le tri et nous voilà dans le vieux Katmandu qui est un dédale de rues entremêlées  et de cours ainsi que de bazars vendant des choses utiles et futiles.

Les sourires éclairent partout. A tous les carrefours, abondance de temples dont les précieux toits accrochent le soleil au bout de leurs lames recourbées, astiquées, pointues comme des éperons.

Toute la ville reflète une force vive, confuse, bourgeonnante, éparpillée, bariolée de superstition et de magie comme la face noirâtre de Kali de poudre écarlate et les pieds de  Ganesh du sang des chèvres.

Encorbellements sur encorbellements, pagodons sur pagodons, façades en damier noir et blanc comme un échiquier, fenêtres sculptées, moucharabiehs fouillis de ciselures, portes gardées par des dragons, des lions, des taureaux; tout un zoo grouillant, vivant, rampant, de bêtes griffues, cornues, crochues, tortillées, grimpants, tapies dans tous les coins, toute une faune démoniaque  qui monte à l’assaut des pagodes et envahit la rue.

Ville fourmilière, ville termitière où chaque morceau de bois devient dentelle, chaque pierre un monstre gigotant.

Ville anti-musée où chaque corniche de temple est un perchoir à pigeons, chaque linga dressé un urinoir à chien.

Des pharmacies encore des pharmacies. Triomphe des sirops de toutes les couleurs  et des pilules «  against the flu » , ce terrible rhume qui plonge les Népalais dans la terreur  bien plus que le choléra ou la malaria.

Chez les «  antiquaires » d’ignobles tankas tibétains  fraîchement peinturlurés de déesses bleues outremer  qui se convulsent dans des auréoles de flammes, et surtout, vente assurée, de couples de dieux tantriques.

Enfin DURBAR SQUARE le cœur ancien et toujours actif de Katmandu, incroyable enchevêtrement de palais, de temples à degrés de sanctuaires où tout le long du jour les hindouistes honorent leurs divinités.

Ici gardé par Kal Bairaua qui en défend l’entrée on trouve réuni quelques-unes unes des merveilles de l’architecture népalaise. L’ancien palais du roi Malla, la pagode royale de Taleju  le temple de Shiva  et de Parvati, et en face, la résidence de la Mari, figure divine étrange  et emblématique de la culture néwar.

Sa demeure, palais de trois étages, dont la porte d’entrée est gardée par deux lions. Elle donne sur un vestibule à piliers et une cour intérieure  d’où l’on voit le traditionnel balcon  en encorbellement  et de magnifiques fenêtres de boiseries sculptées surmontées de magnifiques tympans. La déesse, forme vivante de Durga ou Taleju  reste claquemurée et nous ne verrons pas son sari rouge paré de bijoux étincelants, ni même son troisième oeil, large arc vermillon sur son front, rehaussé au milieu d’un triangle blanc frappé d’un iris noir.

Je vous signale, Mesdames, que pour être élue miss Kumari, il ne faut pas avoir peur dans le noir au milieu de têtes de buffles fraîchement coupées et répondre à 32 critères . Je vous en livre quelques-uns uns en vrac: des yeux bleus ou noirs, des dents blanches au nombre de quarante, des cils comme ceux d’une vache, une voix claire et douce comme celle d’un canard, un cou nacré comme un coquillage, des joues comme celles d’un lion, un sexe petit et bien moulé, des cuisses comme celles d’un cerf, des cheveux noirs...

S’il reste des candidates parmi vous après ce bestiaire je vous signale qu’il faut avoir entre deux et quatre ans donc être à peine plus jeune que vous !!!

IL faut s’installer sur une marche au sommet d’une pagode et regarder la foule bigarrée s’étirer et déferler des ruelles voisines  parmi les vaches, les rikshaws et les voitures 

S’asseoir et regarder la vie s ’écouler : les femmes en sari, les écoliers en uniforme, les porteurs suant sous leur charge ,..

Et nous voilà plongé dans la plus grande distraction de l’Orient, plus sensuelle et plus stimulante que nulle autre.

Mais il n’y pas que les plaisirs de l’esprit. Il faut donc retourner à l’hôtel pour le déjeuner.

Après un repas bien mérité nous prenons la direction de KAKANI ( 2000m d’altitude ) pour avoir une première vue sur l’Himalaya. Nous parcourons une route défoncée offrant un paysage de collines et de cultures en terrasses (riz, millet, sésame, maïs...). C’est le pays  des TAMANGS  dont le nom signifie en tibétain « cavaliers » ou « marchands de chevaux » alors qu’il n’y a pas le moindre cheval dans les montagnes népalaises.

Cette tribu habite dans de petites maisons couvertes de chaume ( ondulée !!!). Ici la terre est généreuse mais elle ne donne rien pour rien et sur les étroites terrasses tracées à flanc de colline l’araire n’est d’aucune utilité. Les femmes cassées en deux font les récoltes. Tout le Népal est ainsi cultivé comme un jardin. Ce sont ces mêmes paysans qui se mettent en route à l’aube pour aller porter la marchandise au marché, pieds nus, l’échine pliée sous le fardeau. Leur bonne humeur permanente fait apparaître tout cela léger et bien naturel. Le relief très accidenté oblige l’homme à sculpter la pente pour assurer sa subsistance.

Nous arrivons au coucher du soleil sur la hauteur de KAKANI pour apercevoir plus que voir  le Ganesh, le Gauri et les Annapurnas.

                        Nuit à l’Hôtel HIMALAYA

 

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J4  KATHMANDU  -  PARC DU CHITWAN    3/11/1999

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Dès le petit matin nous descendons de la montagne en... bus pour nous rendre dans la plaine du TERAÎ ( la « région basse » ) car le Népal n’est pas qu’une montagne.

Nous suivons une route tortueuse à flanc de coteaux en suivant le lit de la rivière TISULI. Cela nous permet d’admirer les cultures en terrasses accrochées à la montagne.

Nous abordons le Teraï qui constitue le rez-de chaussée  du Népal. Autrefois c’était une jungle  porteuse de fièvre, aujourd’hui les champs de riz dorés ondulent sous le soleil. Au loin la chaîne de l’Himalaya mord le ciel de ses dents blanches  acérées.

BHARATPUR que nous traversons est comme toutes les villes du Téraï une cité bruyante grouillante d’une incessante activité. C’est le lieu d’échange entre entre les campagnes et le reste du pays. Des rondes ininterrompues de bus et de camions soulèvent des nuages de poussière qui recouvrent les murs, les marchés et les boutiques  d’un manteau gris. Marchands ambulants de fruits, de jouets, de sucreries... C’est une perpétuelle effervescence.

Puis c’est la campagne où le temps s’écoule plus lentement qu’ailleurs. Les paysans vous saluent d’un «  namasté » souriant. Les rizières bien irriguées, méticuleusement dessinées, travail éternel, inlassable... Quand arrive le soir hommes et bêtes vont à la rivière pour s’abreuver ou se laver. On sent de la terre monter un sentiment de paix et l’âme s’en réjouit.

Campagnes paisibles, ville industrieuses, le Teraï c’est cela  mais beaucoup plus encore : c’est aussi le fief des bêtes sauvages et de la malaria. Sur une centaine de Km2 de jungle livrée à elle-même s’étend le parc de CHITWAN crée en 1972.Il y prospère désormais en toute sérénité : Daims, singes, tigres, rhinocéros, léopards, crocodiles...

Notre camp NARAYA Safari est situé au bord de la rivière de même nom. A peine le temps de poser notre bagage dans les bungalows ( sans électricité ) nous voilà à dos d’éléphants pour une première traque dans la jungle. Celle de Kipling, celle où les maharadjahs et les princes britanniques chassèrent les descendants de Shere-Kahn et de Baghera.

L’éléphant, l’intelligence faite animal est un extraordinaire véhicule tout terrain.  Ce qui surprend c’est la souplesse du pachyderme, le silence presque total quand il se déplace, posant ses pattes de mammouth sur la poussière du chemin avec la légèreté d’une houppette  dans une boite de poudre de riz. Soudain  le mahout ( le cornac ) esquisse un geste : Le rhinocéros est là, massif, préhistorique, imperturbable comme taillé dans la pierre. Plus loin c’est un daim  effarouché qui s’enfuit d’un bon. Moment magique.

Sa majesté le tigre  ( bagh ) n’est au rendez-vous. Juste la trace d’une patte  dans la boue. Serait-il unijambiste ?

Cerise sur le gâteau: en sortant de la jungle face à la rivière le coucher du soleil sur les Annapurnas. Et dans les rayons du couchant nos éléphants semblent paré d’une poussière dorée et nous nous prenons pour les derniers maharadjahs !

Après le dîner nous avons droit  à des danses guerrières  auxquelles se mêle une Gwen déchaînée  et quelques teutons éméchés.

                            Nuit au NARAYANA SAFARI RESORT

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J 5  CHITWAN    - BHARATPUR                              6/11/1999

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Réveil à l’aube. C’est là que les grands fauves s’abreuvent. Nous, nous n’avons droit qu’à une tasse de café ou de thé avant de repartir sur nos éléphants. C’est fou ce qu’on s ’attache à ces petites bêtes !!

Une nouvelle traque commence, déjà les grands fauves  tremblent dans leurs antres. Finalement notre tableau de chasse sera fort modeste: Le rhinocéros de la veille qui avait oublié de se déplacer, quelques daims, le cri terrifiant d’un sloth bear  ( ours à collier clair ), un papillon jaune sur un citronnier et surtout un coq nain multicolore qui n’a pu échapper  à la tactique d’encerclement effectuée avec quatre éléphants. Digne de ce cher Karl von Clausewitz!!

Nous avons donc largement mérité notre petit déjeuner  avant de changer de moyen de         locomotion.  Nous montons à bord de pirogues pour nous rendre à la ferme aux crocodiles. Ceux-ci sont de deux sortes dans la réserve. Le Mugger, mangeur d’hommes, qui a un museau aplati. Nous en croisons un sur la berge plus préoccupé par sa sieste que par la chair fraîche que nous transportons.

A la ferme l’activité se concentre sur la sauvegarde du gavial qui est un crocodile mangeur de poisson au museau très fin et avec des yeux proéminents. Le retour se fait en bus pour permettre de visiter un village THARUS. Selon les uns cette tribu serait les aborigènes du Teraï ou originaire du proche Rajasthan. Ils sont cultivateurs, chasseurs ou pécheurs. Leurs longues maisons de bambou et de pisé blanc sont parfois décorées d’animaux en relief. Nous y dégustons du bout des lèvres un alcool de riz qui rappelle plus le pétrole lampant qu’un scotch.

Afin de compléter notre approche de la jungle nous y faisons un tour à pied après le déjeuner. Nous nous déplaçons tels les apaches sur le sentier de la guerre et avec une telle discrétion que même le vieux rhino sourd et poly arthrosique eut le temps de se planquer.

Nous avons donc fait une promenade  botanique  au milieu des kapokiers, des flamboyants, des pipals, des shals et des figuiers étrangleurs d’où s’échappent quelques oiseaux colorés et chamailleurs. Nous traversons des roseaux d’or roux au reflets argentés. Malgré toutes nos précautions trois d’entre nous ont subit une agression sournoise d’une rare sauvagerie... par des sangsues. Saluons le courage de ces héros anonymes ( Chantal, Yves le breton et moi-même).

Retour sur BHARATPUR.

                         Nuit au NARAYAN SAFARI HÔTEL

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J6      BHARATPUR   -   GORKA   -   POKARA         4/11/1999

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Nous quittons le Teraï, cette plaine rizicole qui vit au rythme des chars à buffle et des longs fleuves dont le parcours aboutit au Gange. Le pays des huttes à toits de chaume et de Shorea robusta ( le shal ), bois résistant aux insectes et l’un des plus utilisé dans l’architecture néwar ou dans la fabrication des pirogues.

SHYAM nous apprend durant le trajet que « Suzy on ne l’oublie pas »  tant il est vrai qu’il a été marqué par le maillot de bains  que celle-ci avait acheté à Bharatpur et qui d’après lui avait un problème  « d’essuie-glaces »

Autre nouvelle : la Kumari serait apparue parce que la  déesse Durga avait «  chouchouté  »  dans l’oreille du roi  et que la nuit elle était entrée dans la « chose »  de ce dernier.

Décidément il se passe de drôles de choses dans ce pays.

Nous traversons un paysage de collines et de rizières en terrasses face à l’Annapurna II pour monter vers GORKA où nous avons des colis pour l’ Alsacian house dont le directeur nous accueille avec un sourire radieux. Il nous fait visiter l’internat des filles où figure  en bonne place un tableau mêlant joyeusement le stupa de Swahambutnath et le clocher  de Soultz- sous -Forêts.

Gorka offre aussi aux visiteurs une rue principale où les échoppes se succèdent, un bassin entouré de trois petits temples  et un palais - Tallo Durbar - dont la visite est interdite.

Arrive la longue route vers POKARA à travers les mêmes paysages si typiques du Népal.

Les alentours de Pokara ressemblent à ceux de n’importe quelle bourgade  des tropiques : enfants désœuvrés, adultes oisifs, chiens aux dos arqués, poulets squelettiques au milieu d’un bourbier, cahutes croulantes, gravats; fossés stagnants d’odeurs douceâtres  et putrides, fragments de plastique aux couleurs agressives, épluchures qui attendent les cochons charognards.

Pokara longtemps isolée est la porte des Annapurnas.

Les plus courageux font un tour au bazar du quartier des réfugiés tibétains et vont admirer les Devil Falls.

Et enfin à la tombée de la nuit ils sont là dominant le nord du paysage : le MACHAPUCHARE, les ANNAPURNAS I à  IV  et sud, le DHAULAGIRI et l’HIMALCHIL. De quoi alimenter les rêves de cette nuit !

                       Nuit à l’Hôtel BLUE BIRD

Les deux Yves et Philippe ainsi que leurs compagnes ont été mis en quarantaine dans une annexe de l’établissement. On ne saura jamais s’il s’agit  d’une décision des services d’hygiène mentale ou des services vétérinaires.

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J7                          POKARA                             5/11/1999

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Aujourd’hui la fête du Tihar ( des lumières ) est consacrée aux corbeaux ce qui nous concerne : bonne fête Yves H..

Au Népal l’observation des corbeaux et de leurs cris permet la divination et les Népalais ont avec ces créatures intelligentes et serviables ( défense de rire !! ) une entente particulièrement bénéfique.

Si le corbeau croasse tôt le matin à l’est vos prières seront entendues, au nord c’est des amis qui vont venir, au sud-ouest vous aurez les bénéfices attendus, à l’avant du bus ayez une pensée émue pour Isabelle...

Mais nous ne sommes pas là pour faire la fête : la montagne nous attend.

«  Il semble qu’en s’élevant au-dessus des hommes on y laisse tous les sentiments bas et terrestres et qu’à mesure qu’on s’approche des régions éthérées l’âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté. »  ( J.J. ROUSSEAU )

Il parait que suivre le sentier qui s’élève c’est aussi s’élever. En fait de sentier nous abordons une montée abrupte en escalier. ( 12000 marches d’après Marcel B. qui les aurait comptées ! . Très vite la nature prend le dessus et le silence s’impose même aux plus bavardes. Elle est belle et rude là-haut, elle pèse de tout son poids et ne se laisse jamais oublier. Mais à défaut de la maîtriser les hommes s’y sont adaptés. Le terrain se présente comme un patchwork de champs en terrasses avec des murets agrémentés d’euphorbes, de foin ou d’épineux, de lacs et de gorges coupées par la rivière Séti.

Après cette pénible ascension la récompense : dans le lointain, puissante, mystérieuse, presque irréelle la blanche chaîne himalayenne . Saisis, on embrasse toutes les divinités de plus de 8000 m d’altitude. Le Népal est bien le séjour des dieux. Chaos de montagnes infinies, grandioses,  nimbées d’azur.

Un chatara, cette plate-forme de pierre plantée d’un pipal et d’un banyan nous sert de reposoir. Et comme le disait Zarathoustra, celui que Nietzsche faisait toujours parler :

 

 

«  Me voici face à une des plus hautes montagnes... aussi me faut-il descendre à des profondeurs que jamais je n’avais atteint.  » Tant il est vrai qu’après une montée il faut descendre. Mais avant, laissons parler les poètes :

«  Ainsi qu’aux rayons du soleil levant

 S’évapore la rosée du matin                          

A la vision de l’Himalaya

S’évanouissent les péchés des humains »     (  PURANA )

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«  Pour dépeindre la grandeur de ces scènes,

Les mots me manquent, que puis-je moi si faible ?

La beauté des paysages de la chaîne himalayenne dépasse la vision humaine »      

(EKAI KAWAGUCHI )

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«  Cent ères divines ne suffiraient pas à décrire toutes les merveilles de l’Himalaya.

( proverbe sanskrit )

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En face de nous cet extraordinaire spectacle nous fait penser que là se situe la limite du monde des humains et que nous nous trouvons au seuil de celui des génies. Les arêtes s’élèvent vers le ciel en aiguilles si vertigineuses que nul architecte n’oserait penser que de telles masses pourraient se maintenir en équilibre. Parfois un nuage s’accroche à l’un des pics et y flotte comme une oriflamme déchiquetée ou comme un vrai rêve de confiserie,  une somptueuse pièce montée en sucre fibre,  garnie de crème fouettée  et de glaçage destiné à une fête d’anniversaire dans l’Olympe.

Avant de prendre le chemin du retour nous avons une pensée pour cet écrivain assis dans son fauteuil qui écrivit un jour : "  IL est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant."» 

( André GIDE ) Il n’avait jamais quitté les caves du Vatican !!!

De longs lacets nous ramènent au bout de quelques heures dans la vallée de Pokara, non sans avoir fait un détour par le stupa de la paix universelle.

Dîner à l’hôtel.

L’après-midi nous faisons comme tous les touristes un tour en barque sur le lac PHEWA TAL  sur les bords duquel se trouve le palais  d’hiver royal. Quelques pécheurs y vaquent en danga  ( long canoë façonné dans un tronc d’arbre)

Nous accostons sur une île au milieu du lac pour faire quelques dévotions au temple de Vahari où Anne-Cécile et Gwen rentrent dans l’ordre des bonzesses de Phewa. Elles ressortent de la pagode très marquées.

Retour par le vieux Pokara et ses vieilles  maisons du plus style néwar.

                                           Nuit à l’hôtel BLUE BIRD

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J8       POKARA    -      KATHMANDU                              6/11/1999

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Encore une fête aujourd’hui : celle des chiens. D’après Shyam il faut les « enguirlander » avec des colliers de fleurs, ce qui leur donne fière allure.

Nous traversons la campagne népalaise  où les habitants s’activent dans les rizières : récoltes, battage, labours... Dans le bus par contre règne une torpeur intense . Les grands marcheurs sont éreintés.

Nous faisons néanmoins quelques pas pour tester un pont suspendu. Rien à voir avec Indiana Jones. Il s’agissait d’un équipement suisse donc bien assuré.

Au bord de la rivière les femmes lavent des vêtements  qu’elles claquent sur des pierres plates et à chaque coup leurs colliers de verroterie rouge sautent autour de leur cou. Comme elles sont mystérieuses les femmes ici avec ce regard profond, ombré, ce sourire de bonheur, de lumière. Qu’elles sont belles ces femmes estampillées !Un troisième oeil au milieu du front, oeil incandescent, transcendant. Oreilles incrustées de perles d’or. Femmes fardées aux couleurs de leurs dieux. De leurs mains, de leur grâce elles bénissent notre marche.

A propos de femmes il parait que lors de la nuit de noce pour ne pas brusquer la jeune épouse il faut chanter ou lui raconter une blague. Là encore il ne faut pas l’effaroucher en ne lui racontant que des histoires «  végétariennes »  ( c’est à dire non cochonnes) .

Déjeuner au bord de la rivière Tisuli au restaurant Blue Heaven.

La suite du voyage se fait sur la même autoroute qu’à l’aller.

(  voir chapitres précédent )

                          Nuit à l’hôtel HIMALAYA

 

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J9          KATHMANDU         -    DHULIKHEL                        7/11/1999

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La fête continue pour les Népalais, pour nous aussi.

Aujourd’hui c’est la fête des vaches  ( la déesse de la fortune). Shyam toujours en grande forme nous apprend que la ville avait fait appel à des sponsors pour repeindre les trolleys parce qu’ils étaient... trop laids  ( trolley = trop laid, pour ceux qui ont du mal à suivre et c’est là qu’on rit !!).

Nous prenons la route de BHADGAON  ( l’ancien Bhaktapur ) et nous nous arrêtons d’abord au village de THIMI, la « cité des gens capables »,  peuplée par des newari très besogneux : poteries, masques en papier mâché et agriculture. Tout le monde s’active dans les rues pour vanner le riz, acheter, vendre... On peut y voir des poteries de toutes tailles à chaque étape de leur réalisation. Des milliers de pots traînent sur la place. Des hommes musclés travaillent des monceaux d’argile noire  tandis que d’habiles potiers  lancent des poignées de terre sur leur tours d’où émergent des poteries. Ils gravent ensuite des motifs et des décors avec la tranche d’une pièce de monnaie. Une fois terminées les poteries sont exposées sur la place où elles sèchent. Pour finir on les fait cuire sous des gros tas de paille de riz fumante dans les rues.

Ici les femmes portent un sari noir à liseré rouge et ont les mains et les pieds tatoués.

Puis vient enfin l’arrêt tant attendu dans un magasin d’artisanat local, véritable capharnaüm où l’on trouve des châles de cashmere plus ou moins véritable, des statues en faux bronze, des tankas, des saris, des timbres postes authentiquement affranchis,... un véritable inventaire à la Prévert.
La route pour se rendre à BHADGAON traverse un magnifique bois de pin qui étonne au milieu de la végétation tropicale. Puis enfin on entre dans la «  cité du riz » encore appelée  «  cité des dévots ».

Tout de suite c’est un rayonnement de toits d’or, ruelles de bois roux ciselé comme des châsses. Ville entière dédiée aux dieux. Un nirvana architectural aujourd’hui classé au patrimoine mondial.Cité perdue de l’Himalaya se tenant aux confins de l’Inde et de la Chine, dans ce petit Népal autant dire de l’imaginaire.

«  Jamais mangeur d’opium dans ses rêves les plus fous n’imaginera de ville aussi fantastique. » disait de Bhaktapur le premier voyageur français arrivé ici.
Aucun livre, aucun film, aucune photo n’en rendra jamais l’atmosphère, et pourtant il suffit de la voir pour la reconnaître comme une parente oubliée resurgie de ses rêves d’enfant. Fermez les yeux... Voici la tiédeur d’une place de village et tout autour de gros champignons biscornus dressent leur ombre sur le ciel. Des lampions géants accrochés aux nuages ? Non des pagodes. Une bouffée d’air révèle la présence de la campagne aux odeurs de paille, de piment et de bouse de vache.

Le ciel frémit de musiques inconnues... C’est le vent qui fait des prières accrochées aux toits des temples, centaines de lamelles de métal qui s’entrechoquent en tintinnabulant.

Les paysans balancent leur palanquin, non pas rustauds et lourds mais gracieux, drapés dans des châles, silhouette de fantôme et démarche de danseur de menuet. D’autres poussent leurs vélos chargés de pommes rouges dans d’énormes paniers grillagés. Un autre encore vend des flûtes qui semblent pousser sur un arbre. Dominique après avoir pratiquement dégarni cet assemblage gracieux finit par en acheter une à bon prix et avec les BK  du vendeur.

Les bassins couleur de miel rayonnent. Il y coule dit-on les eaux sacrées du Gange. Dans chaque cour, dans chaque maison un dieu étire ses bras multiples en attendant les offrandes  faites de fleurs et  de poudres  broyées. On est là comme des mécréants et quelque part on se sent obligé d’adorer quelque chose, le soleil par exemple ou la barrière blanche de l’Himalaya voire sa compagne ou son compagnon;

 

 

«  Agenouille-toi là où les autres s’agenouillent car Dieu est là où les autres ont prié. »

                                                          ( Proverbe népalais )

BHADGAON compte parait-il plus d’autels que d’habitants. Les ruelles pavées de briques sont un immense atelier ou un magasin de plein-air.

Sur la place, BHARPATINDRA MALLA, le stylite, dans l’attitude de la prière contemple le Durbar (palais ) aux 55 fenêtres,  aux linteaux finement décorés et aux grilles de bois délicatement ouvragées. A la gauche du palais se trouve la porte des lions, deux animaux aux lourdes pattes annelées et aux crinières à petits crans qui n’évoquent que de très loin le roi de la jungle.

Et bien sûr le temple le plus haut du Népal : NYATOPOLA, constitué de cinq terrasses forment gradins jusqu’au temple lui-même, cinq paires de gardiens au seuil, cinq toits superposés.

Exemple typique de la panchomanie des népalais c’est à dire du culte du cinq sous toutes ses formes. Tout va par cinq au Népal pour rappeler les cinq éléments primordiaux : terre, eau,  feu, air plus l’éther ( non les filles pas celui de la pharmacie !) et les cinq directions de l’espace, soit les 4 points cardinaux plus le zénith.

Il convient de prendre un peu de recul si l’on veut apprécier la beauté des lignes du mouvement et ressentir l’impression d’harmonie cosmique qui s’en dégage C’est une montagne sacrée, faite de main d’homme dont les degrés représentent ceux de l’ascension spirituelle du fidèle.

Pour nous la progression continue de façon horizontale sur «  l’autoroute » en direction de DHULIKEL.

Au bord de la route et sur les collines des maisons de briques sombres ornées de colliers de maïs mis à sécher et de guirlandes de fleurs car c’est la fête. Et partout dans les champs on travaille cette terre grasse et généreuse. Il s’en dégage une sensation d’activité intense mais aussi une profonde harmonie.
Arrivée à DHULIKEL, authentique village néwar d’où l’on a une magnifique vue sur la chaîne de montagne et où nous attend un hôtel avec des bungalows et une table de qualité. Le tout dans un jardin splendide.

Nous nous endormons au rythme des chants des jeunes des  villages environnants après avoir promené notre regard sur l’Himalaya.

                Nuit au DHULIKEL MOUNTAIN RESORT

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J10      DHULIKEL       -       KATHMANDU          8/11/1999

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Nous avons rendez-vous avec le lever du soleil au sommet de la colline qui domine l’hôtel. Cet instant romantique est perturbé par plusieurs incidents. Tout d’abord par un hurlement qui doit encore résonner dans la vallée et avoir provoquer un exode massif. Non ce n’était pas  l’apparition du Yeti mais la face à face d’Isabelle avec une araignée dans la douche. La pauvre bête ne s’en est pas remise (  l’araignée bien sûr ! ). Outre ces cris nous entendons des bruits de chutes d’eau évoquant les fameuses chutes du Zambèze. Il s’agissait simplement de Patrick bataillant avec sa chasse d’eau faisant craindre à Jacqueline une attaque de prostatite aussi violente que subite.

Malgré tous ces drames nous sommes à l’heure pour voir la chaîne himalayenne. En prenant vos photos et en les  regardant de gauche à droite vous devriez voir : le LANTANG 5 7246m ) , le LEOPOGANG ( 7082m ), le DORJE LAKPA ( 6799m ), le PHURBICHYACHU ( 6722m ) , le petit CHOBA BHAMARE ( 6016m ) , le GAURI SHANKER ( 7145m ), le CHO OYU ( 8153m ), le NUPSE ( 7879m ) , le LHOSTE ( 8510m ), le MAKALU ( 8476m ), le NUMBUR ( 6954m ) et enfin le KARYOLUNG (6688m ). Ceux qui en ont vu d’autres n’étaient pas réveillés ou avaient abusé du rhum la veille.

Nous quittons ce site agréable et paisible dans une «  cabinette »  qui est en fait un bus pour lilliputiens cachectiques en oubliant presque Jacqueline Z. au bord de la route. Rien n’est parfait !!

En prenant d’étroits lacets d’un chemin de montagne à travers des forêts de pins et de châtaigniers nous atteignons PALANCHWOK  et son temple dédié à Kali. Dans les rues nous assistons à la décoration d’un taureau. C’est toujours la fête !

En cours de route nous abandonnons notre «  cabinette » pour faire une petite marche d’environ trois heures pour arriver à JANAGAL, petit village avec son inévitable mais non intéressant temple.

Dîner au MOUNT VIEW RESORT à NAKHEL

Après avoir repris des forces nous partons à l ’assaut de la «  colline des palanquins »                   ( DALAGIR ) pour y visiter le plus ancien sanctuaire de la vallée de Katmandu : CHANGU NARAYAN.

Situé à 1700m d’altitude il aurait été construit en 291 mais détruit par un incendie et reconstruit en 1702. Dans la cour de ce temple à double toit dédié à Vishnu se trouve de nombreuses statues. Et à l’extérieur les marchands...

Puis retour vers la vallée de Katmandu, véritable paysage de Cézanne où flotte une lumière d’or. Sur les crêtes des douces collines aux contours évasés qui délimitent la vallée les arbres ondulent, les haies sont chargées de fleurs, l’air semble empreint d’une fraîcheur transparente.
Des collines, il n’y que ça, les unes boisées, les autres pelées. Il y en a des caillouteuses, des valeureuses et des fainéantes, des fertiles et des stériles. Impossible de savoir si c’est le paysan qui a su faire verdoyer sa colline ou si c‘est la colline qui n’a pas voulu se faire irriguer par le paysan. Les villages sont groupés, accrochés à mi-pente ou blottis sur des replats étagés en espaliers sur les flancs des versants desservis par des lacis de sentiers étroits.

Et enfin nous replongeons dans le tohu-bohu de Katmandu.

                            Nuit à l’hôtel HIMALAYA

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J11                            KATHMANDU                                   9/11/1999

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Happy New Year,  Bonne Année !!

C’est le nouvel an  . Nous voila en 1120. Cela n’a rien à voir avec l’apéro de la veille. Il s’agit du calendrier néwar. Ce qui se traduit par encore plus de klaxons, plus de pétards et plus de lumières.

Nous partons pour la Bénarès du Népal: PASHUPATINATH. Dans la douceur du paysage parmi les arbres, ce haut lieu de l’hindouisme est dédié à Shiva adoré sous toutes ses formes. Près de la rivière Bagmati  ( fille de Shiva issue de sa bouche ) dans une cour qui sent la mort et l’abandon, on découvre un stupa débordant de fleurs. Le double toit d’or d’un temple étincelle au-dessus de la masse étagée des maisons de brique. Défense aux non hindous d’y pénétrer. Tout juste peut-on apercevoir à l’intérieur de la cour les énormes fesses  et les couilles monstrueuses du taureau Nandu, couilles triomphales en or massif ( ne rêver pas mesdames  ) comme celles du veau adoré par les hébreux.

Ce temple est le royaume de Shiva mais on y adore aussi l’un de ses avatars  PASHU PATI, le seigneur protecteur des animaux. Ce bon pasteur rassemble sous sa houlette les pauvres et les égarés. Il est aujourd’hui le patron officiel du Népal.
Des saddhous à demi-nus le corps couvert de cendre, le signe de Shiva sur le front et porteur de trident, circulent entre la rivière et la forêt où ils demeurent  ( quand ils ne changent pas pour rentrer dans leur HLM.) Ils posent pour des roupies devant des sanctuaires ou de petits shivayas en pierre abritant un linga sculpté.

Sur les rives de la Bagmati on se libère du cycle de la naissance et de la mort. Il est fréquent d’y transporter les mourants pour qu’ils y vivent leurs derniers instants. Des crémations se font tous les jours sur les plates-formes de pierre. Mourir à Pashupatinath et être incinéré sur les ghâts c’est la certitude d’être libéré du pénible voyage qui conduit à l’immortalité par l’éternelle réincarnation. Des marches permettent aux fidèles de se plonger trois fois dans les eaux sacrées afin de se purifier. Des fleurs flottent emportées doucement par le courant.

Le prêtre se tient à côté du bûcher et récite :

«  Va ! va par les chemins anciens  que suivaient nos premiers pères: les rois Yana et Vannure... tu les verras »

Le temple s’étale au bord de la rivière,  énorme assemblages d’édifices  grands et petits, composé d’oratoires, de pavillons, de galeries couvertes semblables à des cloîtres servant à abriter des pèlerins .

Les boutiques et la vie de tous les jours participent à l’enchantement des lieux sacrés.

De là nous partons vers le sanctuaire de BODNATH, « le seigneur de l’illumination ».

Entouré d’un cercle de maisons, aujourd’hui des boutiques, symbolisant le cycle sans fin de la vie et de la mort. Le stupa s’élève sur cinq terrasses correspondant aux cinq directions de l’espace. C’est le plus grand stupa du Népal voire du monde. C’est l’assaut des couleurs. On pénètre dans un univers tibétain encore plus éclatant que Swayambunath. L’immense dôme blanc du stupa autour duquel flottent des centaines de drapeaux de prières rouges, vert, jaune et orange, se détache sur le ciel limpide et profond. A la base de la tour dorée les yeux de bouddha regardent dans les quatre directions de l’espace ainsi que dans la profondeur de l’être. La réverbération intense du stupa blanchi à la chaux est parfois insoutenable, la puissance et la beauté de la construction sont le centre de cet univers. Le visage ainsi rayonnant aussi illumine de l’intérieur. Hommes, femmes et enfants effectuent la circambulation dans le sens des aiguilles de montre en faisant tourner des moulins à prières de cuivre sombre lustrés par des milliers de mains. Ils murmurent des mantras  et font brûler des morceaux de genévrier séchés pour débarrasser l’air des mauvaises influences.

Nous visitons une école de thankas ( peintures tibétaines sur coton )  puis déjeunons à l’hôtel.

L’après-midi est consacré au «  magasinage » à THAMEL, centre commercial pour touristes en mal de souvenirs ou pour baba-cool nostalgique. On est tout à fait à l’opposé de la maxime «  faire peu mais bien « Ici on trouve de tout mais tout est presque assez mal fait et rien n’est vraiment népalais.

Le centre névralgique de toute cette activité est la place d’ASAN TOLE  où l’on accède en faisant mille zigzags dans les rues serrées entre les maisons anciennes. Les libraires traînent derrière des piles de romans photos, de livres scientifiques et d’ouvrages touristiques. Des copies de thankas pendent à des fils de fer, accrochés par des pinces à linge, les radios braillent, les sons dévorés par des parasites sortent de la plupart des boutiques. Des portes gardées par des lions donnent accès à des cours intérieures où au milieu d’un amoncellement d’instruments ménagers, de linge multicolore pendu aux balcons, d’enfants, de chiens, de femmes et de fidèles se dressent les pagodes qui abritent les dieux.

Les vendeurs de topis ( bonnet népalais ), les quincailliers, les tailleurs, les pharmaciens (ils sont partout !!) , les fileuses de laine, les potiers, les coiffeurs travaillent au coin des temples.

Leurs boutiques se succèdent jusqu’à la place où les marchands de fruits marquent la frontière entre l’ancienne et la nouvelle ville.

Dans MAKAN TOLE  c’est le choc des yeux, l’éclatement des pupilles, la dilatation des cerveaux, le naufrage de la raison. Du plus loin qu’on puisse voir et par delà des marchés aux légumes, les marchés aux fruits, les marchés aux fringues, les marchés aux clameurs et aux beuglements, ce ne sont que couleurs éclatantes, que broderies d’or et de toc, que sueurs et ventres affamés, que mendiants pulmonaires, qu’une incroyable odeur d’encens, d’excréments, de riz bouilli, de baume et de fumée. C’est l’odeur même des hommes, âcre parfum des mille et une misères.

KEL TOLE est une explosion de couleurs, soies et châles pendus, rangées de bracelets brillants, éventails de plumes de paon, décoration clinquante pour les célébrations et les fêtes, grands sacs de curcuma, paquets d’encens, des morceaux de savons bruns, des piles d’assiettes faites de feuilles vertes, cousues avec des fibres de bambou, des guirlandes orangées.

Le coeur de la ville vibre et résonne des dong-dong des cloches de bronze dans les temples, des sonnettes de bicyclette et des cris des marchands. Les vaches clignent de l’oeil au soleil, recueillies sur leur vide intérieur comme le saddhu qui partage avec elles un coin de trottoir.

Est-ce bien là une ville, la capitale d’un pays réel ou n’est-ce qu’un mirage, la projection d’un rêve ?

Que dire d’une ville qui produit au moins sept grandes marques de boissons rafraîchissantes et six marques de bières mais qui ne peut pas fournir d’eau potable ?

Certains d’entre nous sont remontés vers DURBAR SQUARE pour retrouver un peu de sérénité  et oh! bénédiction, Brigitte, Jacqueline Z., François et votre serviteur ont vu la Kumari. Quand les déesses se transforment de rêve en réalité  le spectacle est bien triste.

                                               Nuit à l’hôtel HIMALAYA

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J12                                 KATHMANDU               10/11/1999

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Aujourd’hui c’est lendemain de fête et une nouvelle fête commence. Celle des frères et des soeurs. Ici aussi ils s’enguirlandent mais avec des fleurs et se font des cadeaux. SHYAM est beau comme un sapin de Noël avec sa guirlande  ( personne n’a parlé de boules ).

Nous avons du mal à nous mettre en route et nous enregistrons nos premières pertes. Nous hésitons à amener Yves le Breton à Pashupatinath sur un ghât, mais finalement nous le laissons dans sa chambre d’hôtel.

En nous arrêtant à KHOKANA nous faisons un bond dans le moyen-âge. Dans la rue principale pavée de grosses pierres, des femmes étalent ou vannent le riz, d’autres font leur toilette sans aucune gène, d’autres font la vaisselle, les hommes jouent aux cartes ou font semblant de vaquer à une occupation, un gamin défèque à côté d’un boucher qui dépèce un buffle... tout cela dans la bonne humeur la plus totale. Dans des pièces mal éclairées on peut voir des pressoirs utilisés pour la fabrication d’huile de colza.

Un sentier nous amène au temple de KARYA BINAYAH dédié à Ganesh où Shyam fait ses dévotions. Le sanctuaire a surtout un intérêt botanique en raison d’un arbre magnifique planté sur le site. Les spécialistes les plus avertis hésitent quant à son essence : « houtier » ou «  baobab de Sibérie ».

Notre petite marche se termine à BUNGAMATI, village néwar dominant la Bagmati. Là encore on retrouve le caractère de la vie médiévale dans ses ruelles étroites. Sur la place du village se trouve le sanctuaire de RATO MACHHENDRANATH, le patron de la vallée. Il possède un sikhana de stuc blanc rehaussé de quatre rubans de bronze doré.

Retour à l’hôtel pour le dîner où le nombre de convives se fait de plus en plus restreint

Après avoir pris congé de notre chauffeur et de son «  clignotant » nous partons à pied pour visiter PATAN, l’ancienne LALITPUR, la « ville aux toits d’or «. Entourée des quatre stupas de l’empereur ASHOLA, la ville fût construite sur plan circulaire pour montrer à ses habitants, par ce symbole bouddhique que la vie est une incessante poursuite. La roue ne s’arrête que le jour de l’illumination  et tout doit être mis en oeuvre pour y parvenir  au cours de cette vie.

DURBAR SQUARE, l’ancienne résidence des rois  Mallas compte dans son enceinte une bonne vingtaine de temples. Les splendeurs se succèdent, s’amoncellent, se chevauchent sans que l’œil puisse se fixer, sans cesse solicité par un détail encore plus beau : la porte d’or, les divinités, les bassins royaux de SIDI NARSINGH que nous trouvons immortalisé sur une colonne face au palais, les fenêtres et les piliers de bois semblent ciselés avec délicatesse et naïveté, rappelant notre art roman et se détachent sur la brique rouge.

Au fil des ruelles avoisinantes bordées d’échoppes de toutes sortes surgissent des temples insoupçonnés. Les immeubles entassés de Patan possèdent tous les tons de la brique, du bois  et de la tuile. Le temps leur a conféré leur patine.

                                      Nuit à l’hôtel HIMALAYA

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J13                            KATHMANDU    -   NAGARKOT                   11/11/1999

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Nous quittons définitivement l’hôtel Himalaya où nous avions pris nos habitudes pour faire une dernière virée en montagne direction NAGARKOT.

La première partie du trajet se fait à bord d’un bus brinquebalant et antédiluvien. Cela n’empêche pas Dominique de tricoter. Entre parenthèses son ouvrage n’avance guère tel celui de Pénélope. Nos supputations s’arrêtent là...

Pour atteindre notre hôtel nous faisons une marche d’environ 2h30 sur un sentier à flanc de montagne serpentant à travers quelques villages épars et des champs étagés avec au fond l’omniprésence des sommets blancs de l’Himalaya.

Véritable symphonie de couleurs : brun pour la terre fraîchement retournée, rose pâle pour les merisiers en fleurs, rose plus soutenu pour le sésame, jaune pour le colza, nacré pour le décolleté de Brigitte... ( excusez-moi, je crains d’avoir quitté le sentier ! )

C’est en sueur  et légèrement essoufflés que nous atteignons Nagarkot et notre hôtel. Là on nous sert un déjeuner pour le moins fumant au vrai sens du terme. Puis vient l’instant d’émotion où il nous faut quitter Shyam. Le blues du retour s’installe...

L’hôtel «  The Fort » est juché sur un éperon dominant le confluent de la Tisuli et de la Todi Kohla avec une vue imprenable sur la chaîne himalayenne. Les plus courageux ( ou les plus inconscients ? ) font encore une promenade l’après-midi pour se rendre à un sommet d’où l’on a un point de vue à 360° mais rien à voir .

Philippe, vous savez le copain de Maman Biafine, erre dans les dépendances de l’hôtel avec son maigre bagage comme une âme  ( mais les gens du Val de Villé ont-ils une âme ? ) en peine. Le seuil de son sens de l’humour étant largement atteint nous ne parlerons pas plus de cet incident.

Heureusement un dernier apéro commun réchauffe l’atmosphère plutôt fraîche à cette altitude (entre 2000 et 2500m, selon les mesures népalaises, l’altimètre de Marcel ou le GPS de Gérard)

La fin du dîner est ternie par l’effondrement d’une des bases de notre république, c’est à  dire celle de son Administration et cela sous les coups de boutoirs répétés de Lulu.                 

Nous apprenons  en vrac et en détails - parole d’honneur - que le directeur  (fort bel homme au demeurant ) portait une veste du meilleur goût avec une cravate de soie mais semblait oublier de porter un pantalon. Il parait que la promotion s’opère ainsi dans cette grande maison. Mais ce vaillant fonctionnaire ne se contentait pas de faire grimper ( ? ) son personnel mais consommait aussi des « friandises»  qu’il trouvait chez Kohler-Rehm, pâtisserie réputée sur la place de Strasbourg. Nous n’en dirons pas plus car nous ne voulons pas heurter la sensibilité des gens, pas avoir de problème avec la censure, ni torpiller le gouvernement et encore moins faire rayer Lulu du grand Livre de la Dette Publique. Néanmoins, gloire soit rendue à cette vaillante fonctionnaire qui a accompli sa noble tâche sans céder à ces turpitudes et sans quitter le droit chemin.

                                Nuit à l’hôtel THE FORT

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J14              NAGARKOT  -   KATHMANDU   -  DACCA               12/11/1999

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Une fois n’est pas coutume, nous allons parler météo ce matin. Localement le temps est brumeux et les nuages cachent les sommets prévus sur le programme. ( que fait l’agence ? ). En Bretagne le temps est maussade avec quelques grains en raison de gelées nocturnes. Mais une éclaircie devrait s’opérer dans la journée malgré l’épuisement des réserves de whyskies.

Quelques irréductibles refont une  promenade vers des points de vue où il n’y a toujours rien à voir. Encore quelques photos des sommets qui veulent bien se dégager puis un dernier bouclage de valises que l’on a du mal à fermer. Peut-être ont-elles aussi le coeur gros ?

Rapide mais bon repas avant la plongée vers la vallée de Katmandhu et son aéroport où le piétinement commence et le retard s’accumule. Patrick est pris d’un accès d’arithmomanie. Il essaye de calculer le temps de vol, les heures de décollage et d’atterrissage, l’heure d’arrivée, en tenant compte des vents contraires, de la portance de l’appareil, du nombre de passagers, de la couleur du sari des hôtesse... Nous lui expliquons avec tous les ménagements possibles qu’il suffit de regarder sa montre à chacune de ces opérations.

A l’escale de Dacca, il arrive à se procurer le plan de vol et à mettre enfin le voyage retour en équation. La solution en est que nous serons 32 heures en route avant d’arriver à Strasbourg. Le calcul pour les Bretons n’a pas été  fait. En Bretagne on ne calcule ni en heures ni en kilomètres mais en marées ce qui complique encore le problème.

Nuit à bord sans incidents malgré toutes les prestations.

                 Nuit  sur DC 10 BIMAN Bangladesh Airlines

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J15              DACCA     -    PARIS                                 13/11/1999

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Réveil au milieu de la nuit ( on ne sait plus trop quelle nuit ? ) à DUBAI juste le temps de faire de tour du duty free shop. Puis les prestations à bord reprennent..... Nous nous posons à Orly-Sud à l’heure indiquée sur le programme. Bravo Patrick !!!

Le voyage est terminé. Et alors ?

«  Pareil au nuage d’été qui, en harmonie avec le firmament dans le ciel bleu d’un horizon à l’autre, porté par le souffle de l’atmosphère,  de même le pélerin s’abandonne au souffle de la vie plus vaste qui le conduit au-delà des plus lointains horizons vers un but déjà présent en lui, mais encore caché à sa vue. »

                                  Lama GOUINDA  ( Le chemin des nuages blancs )

 

«  Quel soulagement quand on arrive chez les Népalais, quand on voit un sourire, le sourire naturel qui vient à vous, qui attend de vous son retour heureux. ».  Soixante ans après Henri MICHAUX, l’émotion continue d’étreindre ceux qui pénètrent le Népal.

Le Népal est un festin, une superbe table d’hôte où les femmes sont belles, les enfants bruns et ronds, les sourires généreux parce que la montagne gomme tout,  même la pauvreté.

Le Népal est une région mythique d’une noblesse, d’une pureté et d’une splendeur unique.

Le Népal est un royaume secret, un royaume de paix et de sérénité.

Le Népal est un silence parfait dès que l’on quitte la ville et que l’on flâne à l’arrière du groupe. Silence que seul brise le grondement distant de la rivière dans sa gorge, le chant d’un coq, le brouhaha joyeux des enfants, le namasté du paysan que l’on croise sur le sentier.

Le Népal est une succession d’émerveillements : les montagnes à des altitudes surréalistes, la dévotion d’un moine bouddhiste prosterné de tout son long devant le stupa de Bodnath, le bonheur des enfants s’élançant dans l’espace sur des balançoires en bambou, la tache de couleur orange que les maisons apportent aux rizières, la lumière dorée diffusée par les lampes à huile sur les figures absorbées par la prière, un visage d’une immense beauté sculpté par un artiste anonyme et découvert dans un temple...

Difficile, oui très difficile de ressurgir ainsi du moyen-âge en pleine société sophistiquée. On ne revient pas intact du Népal. Certains y perdent le nord, la boussole entière  ( ou leur GPS  ?).

Salut à vous femmes aux yeux noirs et à la peau d’ambre,  femmes des neiges éternelles !

Salut à vous bergers des altitudes, gardiens de maigres troupeaux dociles et de traditions immuables !

Salut à vous enfants sauvages des rues, petits princes des hauteurs, gavroches des ruelles, gosses frondeurs et souriants !

Salut à vous femmes d’Etapp aux charmes ravageurs et aux babillages mélodieux, femmes radieuses !

 

 

Salut à vous hommes d’Etapp aux rires cristallins et aux coudes dévastateurs, hommes vrais !

 

 

 

 

 

Salut à vous Nath et Gérard, chevilles ouvrières et ferment de notre équipe. Merci à vous !

 

 

 

 

 

 

Le voyage est terminé mais vous me collerez toujours à la mémoire.

                                             DANHYABAB !   NAMASTE.

 

                                                           MAURICE