1989 Philippines
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" Celui qui est sous le ciel, 

comment peut il craindre la pluie ? 

                                                    (proverbe thaï)

 

Voir BANGKOK et les PHILIPPINES 1989

C'est avec presque trois heures de retard que notre avion décolla de Francfort. 

Il faut dire que nous étions nombreux (52) et très chargés, en fait cette perte de temps était à mettre au compte de notre commandant de bord qui eut bien du mal à déchiffrer notre destination  :

- KRUNGSTHEP MAHANAKHON BOVORN RATTANA KOSIN MAHITKARAYOTTHAYA MAHADILOKPOP NOPARATRATHANI BURIROM UDOMRATCH ANIVEYMPHASATHAM AVARARNSATHIT SAKKATHATTIYA AVISHNUMKARMPRASIT -

( en version sous-titrée : La grande cité des anges, le suprême reposoir des joyaux divins, le grand pays invaincu, le grand et puissant royaume, la demeure des esprits réincarnés) ou plus simplement BANGKOK (village de la prune sauvage). 

Les Thaïs l'appellent aussi la cité des anges, mais nous n'en rencontrâmes pas (encore que....) et notre arrivée n'y changea rien. Notre retard nous obligea à faire les premières visites au pas de charge (heureusement nous avions des spécialistes de Reichshoffen). D'ailleurs au premier abord BANGKOK semble touchée par une frénésie incontrôlable et n'a rien d'agréable : capitale hypertrophiée, bruyante, polluée, défigurée par les boutons d'acné de sa croissance industrielle. La Venise de l'Orient a comblé ses canaux ( Klongs) pour faire place aux voitures, mais le CHAO PHRAYA ( mère des eaux ) grouille toujours de ferry-boats, de bateaux taxis et de nombreuses barges qui descendent des provinces.

Les palais royaux aux toits rouges et verts, hérissés de flûtes éblouissantes, les temples aux bouddhas ruisselants d'or sont désormais coulés dans une gangue de béton construite en toute hâte et. toute anarchie. La vie quotidienne semble dominée par le trafic automobile auquel les éléphants ont laissé la place libre depuis un siècle et demander son chemin est une performance à cause des décibels ambiants. Dans un brouillard de fumée se mêlent voitures, camions bus et les "tuk-tuks", sortes de triporteurs issus des amours diaboliques d'une auto, d'une moto et d'un phaéton 1900, bardés de chromes rouillés, de lumières clignotantes et de fourrures simili panthère et qui se transforment aux feux verts en fusée ivre tanguant à grande vitesse dans les courbes des boulevards. Dans ce délire urbain errent quelques malheureux chiens, l’œil vide, les oreilles basses - croisement entre une étoile de mer et un caméléon -, des micro cuisines ambulantes vendant des plats locaux et bien sûr des touristes abrutis par tant d'agitation et de bruit. On comprend très vite que le seul obstacle à la conquête éventuelle de la Thaïlande par l'armée vietnamienne est les embouteillages de Bangkok.

Mais en fait cette ville de paradoxe a beaucoup de charmes dont la découverte nécessite quelque effort mais qui est largement récompensé.

Ainsi nous découvrîmes le WAT PHRA KEO ( temple du Bouddha d'émeraude qui est en jade comme son nom l'indique ) avec sa prestigieuse collection de pavillons aux toits élancés, de cheddis dorés, de statues de dieux mythiques et son cloître décoré de peintures murales. Le tout parsemé de taches safran que font les moines se reposant sous les figuiers banians ou se déplaçant furtivement dans les galeries. A côte, nous avons encore fait un tour au GRAND PALACE qui mêle plus ou moins heureusement le style thaï, victorien et renaissance italienne. Ce premier jour ( du moins en ce qui concernait la partie culturelle ) devait se terminer au WAT PO ( temple du bouddha couché - 45 m de long et 15 de haut-)

Puis ce fut la première nuit avec la ruée vers PAT PONG 1 et  PAT PONG 2 (rues appartenant à un industriel du nom de Patana Pongpanit d'où Pat Pong ) pour faire connaissance avec la vie nocturne de Bangkok: marchés, bars à gogo girls et à cocktails et bien sûr les fameux salons de massages avec leurs différentes prestations: massages médicaux, amicaux, body massages et autres... Massage, mot magique mille fois prononcé avant et pendant le voyage ( beaucoup moins après ) mais comme le dit un poète Thaï : " Point n'est repu qui parle d'aliment et point n'a chaud qui parle de vêture. Seuls les repas sont vraiment nourrissants, Seuls les habits sauvent de la froidure. "

Je serai discret quant à l'emploi du temps de chacun: les uns achetant des chemises au marché et les autres enlevant les leurs ailleurs. En Thaïlande la notion de péché n'existe pas, elle est remplacée par celle de jeu. La mangue exquise ne se croque pas comme une pomme mais fond dans la bouche. Nombre d'entre nous ont succombé aux formes troublantes de l'orchidée, à la séduction des sourires et à la douceur des caresses.  

Le lendemain après des réveils plus ou moins brillants, la partie culturelle continuait avec le marché flottant de DANERMSADUAC où malheureusement il y avait plus de touristes que de marchands et de chalands. Cela nous permit de faire un tour sur les klongs en hangyao ( barque de faible tirant d'eau avec des moteurs de camion et une hélice au bout d'un long arbre allongé et pivotant ). Cette embarcation est à l'eau ce que la moto est au bitume : un moyen de transport aussi bruyant que rapide.

Puis notre route nous mena au ROSE GARDEN ( parc d'attraction thaï ) et enfin à NAKHON PATHOM où se dresse le plus haut monument bouddhique du monde (127m) : le Cheddi PHRA PATHON espèce de cône en spirale en tuiles vitrifiées rouges et entouré d'une série de terrasses avec des chapelles aux quatre points cardinaux.

Et bien sûr le soir retour a Bangkok pour une nouvelle partie de PAT PONG

Notre dernier jour en Thaïlande fût consacré à la visite de BANG PAïN, l'ancienne résidence royale d'été et à AYUTHAYA ancienne capitale du Siam riche en ruines remarquables (WAT MAHATHAT, WAT PHRA RAM, WAT PHRA SI SANPHET, WAT RAJABURANA et surtout WAT CHAI WATTANARAM envahi par la jungle et gardé par un bouddha solitaire. Son Prang monumental entouré de Cheddis et de rangées de bouddhas décapités évoquait une ville morte dont survivrait seule l'âme.  

Le retour en bateau sur l' ORIENTAL QUEEN permit â d'aucun de se refaire une santé pour la dernière nuit à Bangkok. Peut-être ai-je été un peu long sur le séjour dans la cité des anges mais j'avais peur que certains ne se souviennent que des massages. Et encore je vous ai épargné des détails comme la taille des Thaïs... Autre chose encore: ne demandez jamais l'heure à un thaï si vous ne voulez pas être transformé en sapin de Noël avec des guirlandes de "Rolex" et autres "Cartier" .

La deuxième étape de notre périple devait être ( et fût ) les PHILIPPINES : 

                                                                                       

23000 km de côtes, 7154 îles (dont à peine 300 habitées). La population est à prédominance catholique (80%) et semble vouer un culte particulier à SAN MIGUEL. Vénération très vite partagée par l'ensemble du groupe sous la conduite spirituelle du grand prêtre César. Notre premier contact avec ce pays fut MANILLE sa capitale qui n'offre que peu de curiosités: le Fort Santiago, Intra-muros , l'Eglise San Augustin, la cathédrale.

L'attraction principale de cette ville était sans conteste l'omniprésence des Jeepneys qui sont un véritable symbole national et un exemple unique de l'ingéniosité et de l'optimisme des "Filipinos". Leur origine remonte à la dernière guerre lors du débarquement des jeeps américaines en 1945. Les Philippins eurent vite fait de les transformer en engins bariolés avec de nombreuses décorations ( lumières multicolores, nombreux rétroviseurs, chevaux de bronze, antennes multiples ) et avec sur le pare-brise des slogans tirés du monde du cinéma et des magazines ou en rapport avec la raison sociale ou les croyances du propriétaire. Non seulement ces véhicules sont rutilants, mais aussi très bruyants ( radio stéréo et nombreux klaxons). Ils sont prévus pour 8 à 12 occupants mais peuvent être chargés de vingt cinq passagers. Le sport national philippin est le basket-ball dont la lecture des résultats ressemble à un menu de cantine : ainsi les philippines Sardines en battant les San Miguel Beers devançaient les Magnolias ice-cream au classement général.

Un des temps forts du séjour a Manille fut la promenade en "banca" (barque plate menée par deux insulaires) dans les gorges de PAGSANJAN. Ballade fantastique: végétation luxuriante, parois abruptes d'une centaine de mètres. Après avoir atteint le point le plus élevé de la rivière au niveau d'un petit lac baigné par une chute haute de trente mètres nous eûmes droit à une descente à travers les rapides et les blocs de rocher. Mais que d'eau !

L'étape suivante nous entraîne dans la montagne, à BAGUIO - capitale d'été à 1500 m d'altitude, où nous devions rencontrer les fameux guérisseurs et chirurgiens aux mains nues. Nous eûmes du mal à en débusquer un et encore n'avait-il pas de patient. C'est donc Christian - saluons son courage au passage - qui servit de cobaye à notre "confrère" qui réussit un double tour de passe-passe : extraire du sang et du foie de poulet de l'abdomen de notre compagnon, et 40 US Dollars de son porte-monnaie.

Le lendemain, nous primes le Halsema Montain Highway, magnifique parcours difficile et vertigineux à travers des paysages grandioses, forêts de pins, cultures de légumes en terrasses étagées, pour arriver au point culminant, (2400 m). L'étape au Mont Data Lodge nous permit de nous dépoussiérer partiellement, de remettre certains estomacs en place et surtout de goûter la cuisine locale: poulets frites! !

 

 

Puis ce fut de nouveau la piste pour arriver enfin à BANAUE avec ses rizières en terrasses qui culminent à 1524 m et couvrent 400 km2. Cette oeuvre gigantesque édifiée il y a deux ou trois millénaires par les Ifugaos qui ont bâti de leurs mains 20.000 km de murets est qualifié de 8ème merveille du monde. Les sommets de ces terrasses se perdent souvent dans les nuages et on a l'impression d'un véritable escalier vers le ciel. Nous visitâmes encore des villages dont celui de TAM AN ce qui nous permit de voir la construction des huttes couvertes de chaume dans lesquelles ils gardent les ossements de leurs ancêtres enroulés dans des chiffons afin de les avoir à portée de main pour leur demander conseil . Les hommes travaillent surtout le bois, les femmes tissent des étoffes très colorées pour leurs costumes et leurs couvertures.

Après cette incursion ethnographique, nous eûmes une journée de minibus pour nous rendre à Puerto Azul où démarrait la partie farniente de notre voyage. Journée émaillée d'incidents techniques : deux crevaisons, un embrayage en délicatesse .... Avant d'arriver encore un petit détour par le cimetière chinois de Makati et enfin la grande bleue !

A partir de là, les activités furent aussi diverses que variées  plage pour les uns ( bonjour les homards !) , golf subaquatique pour les autres ( le score se calculant au nombre de balles perdue), promenades ou encore shopping pour les irréductibles .

Sur le chemin du retour vers Manille et son aéroport, nous nous sommes arrêtés pour admirer le site grandiose du volcan TAAL, (le plus petit volcan du monde ) et pour visiter une usine de Jeepneys où les chaînes de montage sont loin des cadences infernales de Renault ou consort. Ici, l'industrie automobile relève du bricolage artistique et de la poésie.

Le retour fut sans histoire malgré des turbulences à l'intérieur de l'appareil avant le décollage (grande première dans l'aéronautique) vite calmées grâce aux libations faites en l'honneur de l'anniversaire de Monique et Alain et à l'absorption massive de benzodiazépines !

 

Avant de terminer ce long épître, je voudrais encore au nom de tous remercier GERARD pour son efficacité qui devient maintenant légendaire et saluer le stoïcisme souriant de JEAN-PIERRE, qui malgré une chute douloureuse a su faire bonne figure jusqu'à la fin de notre périple.  

 

                     ... On s’instruit en voyageant, dit le Huron,

                         et assurément cette diversité des peuples

                         et des dieux est utile à considérer. 

                         Mais d'un autre côté l'on apprend jamais 

                         que ce que l'on sait déjà …

                                                                        ALAIN - Propos -

 

Alors au prochain voyage et ... bises aux dames!

 

MAURICE

 

 

rappel synthétique du programme :

J1 - Francfort/Bangkok jeudi 26 octobre vol PR723 Philippines Airlines de Francfort.

J2 - Bangkok 09h15 le 27 Oct après escale à Karachi. Bateau direct pour l'Hôtel Menam River Side. Visite de la ville dans l'après-midi.

J3 - Marché flottant, Rose Garden, Nakhon Pathon et shopping avant dîner folklorique.

J4 - Visite de Bang Pa In, Ayuthaya et retour croisière à l'hôtel avant dîner Sea Food.

J5 - Matinée relaxe avant  décollage à 12:00 pour Manille vol PR441arrivée 16:00. Installation au Sheraton.

J6 - Visite de Manille, Rizal Park, Fort Santiago, Tagaytay et son volcan et le Lac Taal avant retour à Manille.

J7 - Excursion à Pagsanjan, descente de la rivière en pirogue !

J8 - Départ pour Banaue en traversant des paysages de rizières

J9 - Banaue et sa région = 8eme merveille du monde ? on le dit ! Rizières et tribues Ifugad.

J10 - Départ pour Baguio. Visite aux fameux guérisseurs... Nuit à l'Hôtel Hyatt Terraces.

J11 - Baguio / Hundred Islands. Promenade en bateau autour des îles, baignades... déjeuner sur place et route vers Agoo en fin d'après midi.

J12 & 13 - pension complète à Agoo Playa Beach. Détente, farniente, activités sportives.

J14 - après matinée libre, départ pour Manille. Vol de nuit.

J15 - Arrivée à Francfort dans la matinée.