Malgré les importantes difficultés économiques de l'année, la flambée du dollar et les dévaluations successives du Franc,  nous avons réussi, sans nous décourager, à faire un voyage en Thaïlande et en Birmanie dont on parlera longtemps.

Fabuleuse expérience  que la "voie birmane vers le socialisme"...  (lever 5h30, valise dans le couloir et petit déjeuner à 6h00, départ à 6h30 en bus rustique sur des routes cahotantes ou en avion Fokker 27, pendant une semaine).

Il parait que le fabuleux ne peut être apprécié qu'en donnant de sa personne ! Pour cette fois cela devrait se vérifier. Nous en reparlerons sur fond illustré sous peu. Quand aux contacts médicaux-hospitaliers locaux que nous souhaitions, ils furent réduits à leur plus simple expression. D'abord pas de réponse à notre courrier, puis sur place, impossible de prendre contact avec les responsables, c'est pas l'heure, trop tôt, trop tard... Pour dire vrai, hormis les dispensaires répandus sur le territoire de manière assez large, bien que d'une rusticité extraordinaire, les hôpitaux que nous avons aperçus, semblent malheureusement à l'image de tout le reste dans ce pays : la déconfiture et la pénurie désorganisée sur fond d'indigence en toutes disciplines.    

Le parc automobile réduit va de l'américaine "fildeferrisée des années 50 aux Zodiac britanniques de la même époque, en arrivant aux rares japonaises montées dans la région, le tout avec des pneus lisses et des amortisseurs épuisés... pauvres malades !

L'hôtellerie, vestige d'un empire britannique en ruine n'est guère plus brillante, sauf rares exceptions comme à Pagan où il y a des bungalows récents, sans oublier le fleuron, l' INYA LAKE HOTEL de Rangoon où nous descendîmes à deux reprises. Etablissement pour lequel les chauffeurs de taxi et les guides officiels ne tarissaient pas d'éloge était considéré comme le plus luxueux de toute la Birmanie, où toutes les cérémonies se déroulaient et nous en avons vécu quelques unes.

Le Palace fut construit par les soviétiques, le style ne peut trahir. Pourtant nous avons fini par le trouver presque luxueux en y revenant en fin de circuit !

Reste l'essentiel que je ne saurais faire partager par la plume. Heureusement, la moisson picturale fut à la hauteur et vous pourrez en juger bientôt.

C'est en Thaïlande que nous connûmes le repos du guerrier. D'abord à Bangkok pour 5 nuits chaudes, au moins par la température (32°C). Les visites de temples et de palais sont tout aussi surprenantes tant par la grâce de leur architecture et de leurs toits en pagode que par le choix des matériaux comme les feuilles d'or et les tuiles vernissées aux couleurs ocres ou vertes.

C'est enfin la découverte du nord, de Chien Mai et ses environs. Nous y avons rencontré de merveilleux artisans, orfèvres, peintres sur soie pour les ombrelles et parasols, fabricants de laques et de céladons, etc.

Puis ce fut la visite attendue d'un hôpital que nous avons du survoler avec un assistant (décidemment), le patron étant retenu par le congrès provincial se tenant dans son établissement, malgré nos accords épistolaires... Cet instant de frustration passé, nous avons pu y découvrir que les problèmes infectieux venaient en première ligne, en particulier sous forme d'infections respiratoires. En suite viennent les affections gastro-intestinales et les infestations parasitaires, ascaridioses et amibiases en tête.

Voilà, tout le monde est bien rentré et pense à l'année qui s'ouvre en fondant des espoirs de nouveaux voyages au moins aussi prenants. Parlons-en aux amis susceptibles de nous rejoindre et réservons déjà la première quinzaine de novembre. Les idées de voyage se bousculent encore en cette période. L'Afrique noire et ses animaux sauvages (Kenya, Ruanda, Sénégal) rivalise avec les Caraïbes (Haïti). Mais l'outsider pourrait bien venir d'extrême orient car j'ai trouvé un combiné Bali -Célèbes - Java qui me parait pour l'heure fort attrayant. Nous en reparlerons très bientôt et d'ici là je reste à votre écoute.

Avec toutes mes amitiés,

Votre secrétaire, Gérard.