China J1-J4
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(page 2/5)    China J1-J4

 

Ce "Oh, Oh, Cherzamis ! " sera bien vite reconnu de chacun des 26 voyageurs comme le cri de ralliement de notre guide national chinois afin de n'égarer aucune des brebis à lui confiée. Patrick de son nom professionnel,  nous a guidé sans encombre avec un talent certain. Merci encore Patrick.

J1 - Paris- Pekin - samedi 21 Octobre 2006.

Ils avaient quitté Strasbourg par un beau samedi après-midi en rêvant déjà d'exotisme débridé. Après la jonction des "P'tits Gervais" à Roissy, l'aventure pouvait commencer par une nuit en position assise. Il semblerait qu'elle favorise la réflexion et peut-être le rêve ? Je n'en ai, pour ma part, aucun souvenir jusqu'au réveil forcé deux heures avant  l'atterrissage à Beijing.

J2 - Pekin - Dimanche 22 Octobre 2006.

En rang d'oignon selon le numérotage du visa collectif  en ma possession, notre groupe franchit le contrôle de police en moins de vingt minutes. Bravo l'organisation et les amis disciplinés!

Pour les amateurs frustrés de tampons... .

Liste des touristes du groupe

notre visa collectif

le tampon officiel

Après la traversée d'un gigantesque aérogare flambant neuf dont nous avons observé le frère jumeau en cours de finition juste en face, destiné à l'afflux des Jeux Olympiques de 2008, nous rencontrons notre guide. Il nous conduit tout de suite vers le restaurant où nous activons les baguettes hésitantes d'un premier jour dans l'Empire du milieu.

" Oh, Oh, Cherzamis ! ",  nous retrouverons nos bagages à l'hôtel ce soir après les visites ! C'est parti, à nous Beijing et ses mystères.

Il faut tout de suite dire que parmi nous, quatre pionniers avaient fait la découverte de la Chine en 1988. Dix huit ans de développement effréné ont suffit à leur faire douter que ce fût le même pays qu'ils traversaient. On a beau avoir entendu régulièrement les nouvelles concernant le développement industriel, des infrastructures et autres créations de richesses et d'emplois en collant soudain aux pratiques d'un business mondialisé, on en tombe néanmoins sur le derrière, pour rester poli.

Un peu de sérénité s'impose pour la visite du "Temple du ciel" de l'époque Ming (1368 à 1644). L'Empereur s'y rendait deux fois l'an depuis la Cité Interdite pour établir l'indispensable passerelle avec le monde céleste. C'est pourquoi le plan des lieux reprend la forme des anciennes pièces de monnaie chinoises, ronde et percées d'un trou carré au centre.  Vision conforme à la perception du monde de cette époque. La terre était "carrée" et placée au centre du ciel "rond".  C'est un fabuleux édifice rond au centre d'une surface carrée dans un immense parc, bien au centre de Beijing.

Ce parc est pour nous l'occasion d'un premier bain de foule Chinois. Un délice. On y vient jouer aux cartes ou au Mahjong sous les arcades de bois. On a même pu assister à un début de répétition de la cérémonie du futur passage de la flamme olympique quelque part dans les Émirats du golfe, juste avant que cette zone du parc soit fermée  au public. Après un bref passage sur l'immense Place Tian An Men, notre dîner de canard laqué nous attendait.

Préparé dans la plus pure tradition pékinoise, ce délicieux canard nous fut découpé et servi à table. D'abord les morceaux superficiels incluant la peau, qui a subi de multiples traitements, sont délicatement prélevés avec maestria et déposés sur une petite galette assaisonnée d'un effiloché de poireaux crus et de sauce brune épaisse, une vraie délicatesse. Plus tard sont arrivés les morceaux plus traditionnels, avant la soupe qui clôture les repas chinois. La tradition semble venir d'un usage qui consistait à diluer les restes de son bol en fin de repas dans un peu d'eau chaude pour ne pas perdre à jamais les saveurs d'un relief estimable.

Une bonne nuit pour éponger une partie du décalage horaire sera favorisée par ce dîner mémorable.

Bonne nuit au RAINBOW HOTEL, très agréable même s'il est  situé  dans les quartiers sud de Pékin qui sont associés aux quartiers pauvres de la capitale. Nous y avons délicieusement dormi, "pauvres de nous", dans un grand confort.

 J3 - Pékin - départ pour la Grande Muraille - Lundi 23 Octobre 2006.

"Le paysan prie qu'il pleuve, le voyageur qu'il fasse beau, et les dieux hésitent."

- Proverbe chinois -

Il fait beau pour nous lancer à l'assaut de la Grande Muraille. Presque tout le monde est à l'heure et la traversée de Pékin s'avère moins héroïque que prévu. Une heure et demi pour nous passer du sud au nord de la capitale. Sur la route, il faut savoir jongler d'un côté à l'autre des cinq périphériques, être dans la bonne file de présélection au moment crucial, jouer des coudes et du rétroviseur. En un mot, "mission impossible" pour un Européen qui débarque et cherche à suivre les pourtant excellents panneaux routiers tous sous-titrés en pinyin.

A l'occasion on note l'organisation des stations de bus couvertes et bien alignées au long des voies. Côté rue, quatre ou cinq ouvertures successives dans les clôtures métalliques permettent l'accès aux portes des bus qui viennent se parquer jute en face d'elles. Pour accélérer les opérations de chargement, déchargement, des personnels en uniforme, sifflet en bouche et signal visuel en main règlent le ballet des bus depuis la chaussée en les envoyant au bon emplacement. Ensuite on se presse, on se tasse et on repart, comme dans tous les transports en commun du monde.

Une fois sur l'autoroute hors de Pékin, nous ferons une halte dans un élégant supermarché d'artisanat avant le choc de ces magnifiques et imposantes murailles. Fascinantes !

Pour toute description et précision historique, le tout est déjà très bien écrit dans les guides. Je me contenterai ici de vous suggérer un site qui fait référence et inclut en plus des cartes géographiques qui retracent les diverses périodes de son édification. La Grande Muraille de Chine

J'ai beau chercher une analogie quelconque sur la planète, je ne vois que les Pyramides d'Égypte et encore... Maginot devient alors encore un peu plus ridicule soudain...

Mais suivons plutôt nos allègres adeptes du Club Vosgiens dans leurs enthousiastes ascensions. A peine l'incontournable photo de groupe dans la boîte, les voilà qui s'engouffrent sur l'échine du dragon aux marches inégales pour relâcher, un peu essoufflés quand même, à la première tour de guet. J'en ai vu tenter la suivante et davantage encore et parmi eux aucun fumeur, comme c'est curieux. Craindraient-ils l'interdiction dûment affichée ?

On y côtoie un joyeux melting pot international où l'on s'interpelle ici en Français avec des cousins Québécois, là en Alsacien avec des Autrichiens... Ainsi va aisément la vie en ces hauts lieux historiques.

Ce grand bol d'air nous ayant mis en appétit, nous attaquerons la troisième tentative de jeu de baguettes pour certains qui ne découragent pas encore. D'immenses restaurants parfaitement organisés reçoivent des dizaines de bus à la fois sans problème. Même pas l'insupportable bruit de fond attendu et fournissant un service efficace. Partout en Chine on sert tous les plats ensemble ou très rapidement par salves les uns à la suite des autres, de sorte que chacun des huit à dix convives puisse choisir selon ses préférences sur le grand plateau tournant central. Ainsi le repas est toujours convivial et très animé. La bière est légère et le flacon de 630ml coûte entre 5 et 20 Yuan selon les restaurants ( soit au cours du jour ~ 0.5 à 2€).

La visite des Tombeaux Ming viendra juste après le dessert, en tous cas celui de l'un d'entre eux.

Précisément celui de Changling nommé aussi Yongle ou Chengzu (1402-1424) qui est entre autre, le créateur de la cité Interdite de Pékin. Les collines de ce site accueillent treize nécropoles d'Empereurs Ming, disséminées selon les règles de la géomancie chinoise .

La statue de l'Empereur Changling.

Ce superbe ensemble est au bout de la longue Voie des Esprits, jalonnée de statues d'animaux du XVe siècle et de grands gardiens de pierre. Un mur d'enceinte protège la nécropole et ses bâtiments à toits vernissés jaunes, privilège impérial.

Porte de la Voie des Eprits

*

* Les experts en mécanique ondulatoire et autre mécanique des fluides sauront expliquer cela, mais en attendant, il fallait découvrir le truc qui déclencherait le petit miracle des clapotis verticaux...

La fabrique de cloisonnés fut fort appréciée dans la découverte d'une jolie technique tant il est vrai que les résultats sont éloignés de nos goûts. Nous pouvons saluer bien bas l'exploit de réalisation.

Vite, vite, nous avons rendez-vous à "l'Opéra Chinois" puis à une soirée "Fondue Chinoise".

Je ferai l'impasse sur la première étape comme je l'ai fait physiquement et ne m'étendrai pas davantage sur la Fondue Mongole qui fut servie avec beaucoup d'enthousiasme. Ce plat n'est pas usuel à nos palais et manque terriblement d'épices voire de goût, mais nous avons bien ri.

Nouvelle bonne nuit  au RAINBOW HOTEL.

 

 J4 - Pékin - Cité interdite - Palais d'été / départ en train de nuit pour Datong - Mardi 24 Octobre 2006.

 

Pas complètement interdite la cité puis que la visite de quelques invités officiels prioritaires nous a seulement bloqué un instant. La gestuelle des hommes en uniforme était suffisamment éloquente et péremptoire pour que nous nous inclinâmes à leurs martiales injonctions...

Les grandes rénovations en cours n'arrivent pas à masquer le prodige de réalisation que fut cette ville dans la ville, elle-même segmentée en quartiers strictement exclusifs les uns des autres et dévolus aux acteurs dûment accrédités de la cour impériale. Ici les responsables de la garde, là les princes du sang, ailleurs les hauts dignitaires, etc... Le pourpre des murs s'harmonise au jaune des tuiles vernissées des toits en échine de dragon eux-mêmes surmontés de leur incontournable bestiaire  agrémenté de chimères qui se découpent au ciel en  dentelles étincellantes.

 

La Cité Interdite est ainsi nommée parce que pendant cinq siècles, rares sont ceux qui purent y pénétrer. C’est le monument le plus gigantesque et le mieux préservé des ensembles architecturaux chinois. Elle servit de résidence à deux dynasties impériales, les Ming et les Qing, qui n’en sortaient qu’en cas de nécessité absolue.   Ascension de la Colline de Charbon, où l’on peut admirer par temps clément, un superbe panorama de la Cité Interdite.  Lorsque ce n'est pas le cas, on peut se retrancher vers des occupations diverses telles qu'un couronnement impérial, voire pousser la facétie jusqu'à multiplier les investitures sans vergogne, "au diable l'avarice et tous les variqueux", comme disait ma grand mère.

La visite du Palais d’Été, l’un des plus beaux sites de Pékin possédant un immense parc est un classique qui nous amène à rencontrer une foule de visiteurs, galerie de portraits exotiques garantie. Jolie promenade dans cet ancien jardin impérial fut agrandi et embelli par l’empereur Qianlong au 18ème siècle. A l’origine, ce palais servait de résidence d’été à la famille impériale.

"On devrait gouverner un grand empire avec autant de simplicité que l'on fait cuire un petit poisson."

- Proverbe chinois -

 

Après un excellent dîner précoce sur place, nous allons découvrir les joies du train de nuit et percer le mystère des "couchettes molles".

Du fait d'une "surcharge en passagers", nous voyagerons sur deux trains différents partant de deux gares différentes pour arriver à Datong à deux heures d'intervalle au petit matin. Les groupes se sont formés spontanément. Le premier groupe de 10 s'est facilement constitué et nous a quitté, sous la houlette de Patrick. Le second a suivi, encadré par un de ses assistants et moi-même.

Notre gare ultramoderne offre des départs selon "cinq classes" tarifaires différentes. La lutte des classes chère à Arlette ne semble curieusement pas être passée par Pékin. Notre voyage s'opérera en 1ère classe et ses fameuses "couchettes molles", le summum. Je maintiens le suspens car personne n'a su me renseigner sur le contenu de cette dénomination et mes recherches sur le web ne m'ont pas beaucoup éclairé. En fait on voyage en wagon à 4 couchettes superposées deux à deux et les matelas existent, même s'ils sont assez minces. De plus, on peut fermer la porte du compartiment. Ensuite en 2eme classe viennent les couchettes qui n'ont rien de molles, pas de matelas et regroupées par 6 sans fermeture de compartiment, puis viennent les 3ème avec sièges confortables, 4ème avec siège banquette dure et la 5ème pour voyager debout. Il y a donc dans cette gare de Pékin cinq différentes salles d'attentes correspondantes.

La seule chose que l'on partage apparemment est la piètre hygiène des wc à la turque qui peuvent constiper instantanément à la vue pour toute la durée du  voyage.

Autrement, ce train roule lentement, s'arrête souvent en gare et parfois pour longtemps. Au matin, notre omnibus nous délivre à bon port après une nuit complète pour parcourir moins de  250km. C'est une option découverte intéressante.

 

 

Nuit à bord.

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